Les corps communs de la santé reviennent à la charge, Grève de trois jours dans les hôpitaux

Les corps communs de la santé reviennent à la charge, Grève de trois jours dans les hôpitaux
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Dans les établissements de santé d’Alger, comme dans le reste du pays, la colère monte d’un cran au sein des corps communs. Depuis hier et pendant deux jours encore, ils observeront une grève, à l’appel de la Coordination nationale des corps communs du secteur, affiliée à l’Ugta.

«Le taux de suivi de cette grève cyclique est de 95 % au niveau national », s’est félicité Ahmed Terak, secrétaire général du Syndicat des corps communs du CHU Mustapha Pacha. Ce syndicat est parvenu à soulever à 87 % les corps communs du CHU de Mustapha Pacha, au nombre de 1000 dont 200 vacataires. Par ce mouvement de protestation, cette corporation constituée notamment du personnel administratif, agents de sécurité, ouvriers professionnels et ceux en pré-emploi) veulent amener le ministère de tutelle à une prise en charge effective des revendications socioprofessionnelles exprimées depuis des années.

Les grévistes entendent aller jus- qu’au bout de leurs doléances et annoncent avant que l’actuelle action de protestation ne s’achève, une autre grève de 4 jours les 5, 6,7 et 8 mai prochains tout en appelant le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelaziz Ziari, à assumer ses engagements. Ahmed Terak, donne le ton. Parallèlement à cela, une marche a été organisée, hier, dans l’enceinte hospitalière Mustapha Pacha, au troisième jour de grève. Tous les slogans scandés et banderoles brandis traduisent leur ras-le-bol et leur détermination à refuser l’exclusion dont ils font l’objet. Les grévistes s’insurgent contre la politique de fuite en avant des pouvoirs publics.

« Nous avons transmis une plate-forme de revendications socioprofessionnelles, en mars 2012 au ministère de tutelle, mais aucune suite ne nous a été donnée », nous explique-t-on. En dépit des réunions au niveau du ministère de la Santé et des engagements formulés en faveur des corps communs de la santé portant, entre autres, sur l’examen de deux projets de décrets, l’un relatif à l’indemnité de contagion et l’autre à l’indemnité de garde, l’application tarde à voir le jour, dira Terak. Outre la révision des salaires et du régime indemnitaire, les grévistes réclament un statut particulier, et l’intégration des contractuels, la transformation des contrats à durée déterminée (CDD) et à temps partiel, en contrats à durée indéterminée (CDI), ainsi que la généralisation de la prime de contagion à tous les travailleurs de la Santé, dans la mesure où le risque zéro n’existe nullement dans les milieux hospitaliers. Pour rappel, les corps communs du secteur de la santé publique avaient observé une grève cyclique au mois d’avril 2012.

Dénonçant des conditions socioprofessionnelles des plus critiques, les corps communs de la santé publique réclament un statut à la hauteur des missions qu’ils assument quotidiennement et des moyens leur permettant de répondre efficacement aux besoins professionnels du secteur. Cette coordination dénonce ainsi le refus du ministère de la Santé d’ouvrir le dialogue avec les représentants de cette corporation, qui estime être « la plus lésée du secteur ».

Le ministère de la Santé avait annoncé, la semaine dernière, l’ouverture de 25 000 postes budgétaires au niveau national pour régulariser les contractuels.

Cette annonce ne semble satisfaire ni le Snapap ni l’Ugta, les deux syndicats qui parrainent, notons-le, la cause des corps communs.

Par Rebiha Akriche