Considérés comme les parents pauvres du secteur, les corps communs de la santé entendent batailler isolément et au nom de leur propre syndicat. Cette corporation, qui regroupe les agents de sécurité, les chauffeurs, le corps administratif, les femmes de ménage, aura probablement un nouveau syndicat dans un avenir proche.
Les autorités concernées, la Santé et la Fonction publique, qui se rejettent la responsabilité sans prendre au sérieux les préoccupations exprimées par cette corporation à maintes reprises, auront probablement à revoir la plate-forme des corps communs sur leur table.
Jusqu’à aujourd’hui, les corps communs de la Santé sont rattachés à des sections syndicales regroupées en une coordination nationale, mais qui demeurent dépendantes des autres syndicats des différents secteurs de la Santé, d’où la nécessité d’un syndicat à part. C’est ce que laissent entendre les initiateurs de ce projet d’organisation syndicale qui ont jugé utile de créer leur propre syndicat en mesure de défendre leurs intérêts spécifiques.
«Le but est de pouvoir mieux défendre les intérêts des corps communs et de le faire par le biais de négociations directes, avec qui de droit», indiquent les représentants de cette corporation. Une entité qui sera placée sous l’égide de la Fédération nationale des travailleurs de la santé, laquelle active sous la tutelle de l’UGTA. Après plusieurs réunions et regroupements régionaux organisés à Alger, Biskra, Constantine et Oran, dans le cadre de la préparation de la première conférence nationale du syndicat, le premier congrès national des corps communs de la Santé se tiendra à Alger le 16 octobre prochain.

Il convient de rappeler que ces rencontres régionales, ayant pour but de préparer la conférence nationale du 16 octobre, ont été précédées par plusieurs autres rencontres remontant à 2011, lorsque l’idée est née puisque les travailleurs ont constaté qu’«ils n’étaient pas bien défendus, au sein des sections syndicales, des commissions et autres coordinations, et qu’il était incontournable d’aller vers la création d’un syndicat national», a expliqué à la presse le représentant de la région-Est, Farid Bouyamout. Et d’ajouter qu’une fois concrétisé, l’organisation syndicale représentant cette corporation «aura à défendre les seuls intérêts matériels et moraux spécifiques des corps communs de la Santé».
En termes de mouvements de protestation, les corps communs de la Santé organisent régulièrement des grèves et des rassemblements en vue d’améliorer leurs conditions socioprofessionnelles jugées «indignes et catastrophiques». Ils s’estiment être les plus délaissés de tous les secteurs avec des salaires dégradants qui oscillent entre 9 000 et 16 000 DA.
Avec des salaires n’atteignant même pas le SNMG, les corps communs de la Santé dénoncent «le mépris et la marginalisation». Ce nouveau syndicat qui se profile à l’horizon a décidément du pain sur la planche. Espérons une meilleure défense des intérêts et droits des mécontents.
Yasmine Ayadi