S’exprimant en avril dernier devant les députés de son pays, le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, avait indiqué qu’«en raison des volumes actuels, on considère toutefois difficile que ces derniers (contrats avec l’Algérie) puissent être renouvelés». Comme alternative, le membre du gouvernement italien privilégie la piste azerbaïdjanaise. «Le choix du gazoduc transadriatique (TAP) augmentera la sécurité de l’approvisionnement, la diversification des sources de gaz, l’augmentation de l’offre et le nombre de fournisseurs concurrents sur les marchés italiens et européens, avec des effets positifs sur la tendance des prix», s’était-il exprimé avant d’ajouter que «l’Italie dépend actuellement à 45% du gaz russe, passant à 65% en hiver.
Les autres fournisseurs sont l’Algérie et la Libye». Si l’Italie joue la carte de diversification de ses partenaires pour faire pression sur l’Algérie afin de la ramener à revoir à la baisse les prix du gaz, la France, par le biais de Engie, une filiale de GDF, avait accusé Sonatrach de ne pas pouvoir lui «livrer les bateaux de GNL». Des accusations récusées par l’Algérie qui évoquait qu’il n’y avait pas de difficultés pour cause de manque de production, mais qu’il s’agissait «de difficultés techniques».
L’autre inquiétude pour les pays européens qui craignent que dans l’avenir l’Algérie ne pourra pas satisfaire leurs besoins en gaz est lié au fait que la demande intérieure qui évolue d’année en année et les intentions d’autres pays (Japon, Pakistan) d’être approvisionnés par l’Algérie limiteraient les capacités du pays à répondre favorablement aux clients européens. Une crainte également nourrie par la stagnation des explorations et les menaces que la Russie exerce continuellement sur l’UE de fermer les vannes. Des appréhensions que l’Algérie pourra exploiter en sa faveur dans tout round de négociations pour le renouvellement des contrats qui arrivent à expiration.