Les contractuels dénoncent le mensonge de Benghabrit: Les sit-in devant les Directions de l’éducation n’ont pas drainé foule

Les contractuels dénoncent le mensonge de Benghabrit: Les sit-in devant les Directions de l’éducation n’ont pas drainé foule

“Tout a été fait pour nous saboter ! Les corrections des copies se sont déroulées dans l’opacité, sans parler du piston qui a caractérisé l’examen oral. Cessez-vos mensonges Mme la ministre !” Telle a été la réponse des enseignants contractuels recalés lors du concours de l’éducation aux propos de Nouria Benghabrit tenus, avant-hier, à Laghouat. En effet, la ministre de l’Éducation nationale avait affirmé que le concours s’est déroulé dans “la parfaite transparence” et que tout ce qui a été relaté ici et là n’est que “pures spéculations”. Autre déclaration de la ministre, et qui a fortement irrité les contractuels, celle relative à la “bienveillance” de son département puisque, selon elle, des contractuels, qui n’avaient pas la moyenne pour passer l’oral, ont été “repêchés”.

Déclaration perçue comme une “injure” faite aux compétences des vacataires. “Nous n’avons pas besoin de la fleur de la tutelle, nous avons uniquement besoin de justice et d’équité”, ont-ils retorqué. Hier, et comme annoncé, des dizaines de contractuels ont organisé des sit-in à travers les différentes directions de l’éducation du pays pour exprimer leur mécontentement au sujet de ce qu’ils qualifient de “trahison” de la part de Benghabrit. À Bouira, ils étaient une centaine à s’être donné rendez-vous devant le siège de la Direction de l’éducation pour réclamer “justice” et exiger leur intégration.

“Nous ne voulons pas de la charité de Benghabrit. Nous exigeons seulement qu’elle applique ses engagements pris en avril dernier”, dira un contractuel de Bechloul (Est de Bouira), qui cumule six ans d’expérience. S’agissant de l’expérience, elle n’aurait pas été prise en compte selon les manifestants, qui estiment s’être fait “rouler dans la farine” lors de l’oral. “Comment peut-elle (Benghabrit, ndlr) affirmer que le capital expérience a été pris en compte alors qu’il y a des cas avérés où des débutants ont été reçus au concours et qu’un enseignant capitalisant 10 ans d’exercice a été recalé ?”, se sont-ils interrogés, précisant qu’ils ne sont pas contre le recrutement des jeunes enseignants. “Nous n’avons rien contre les jeunes diplômés, mais nous estimons être légitimement prioritaires”.

À Tizi Ouzou, le sit-in des contractuels n’a pas attiré la grande foule. En effet, quelques dizaines seulement de contestataires se sont massés vers 10h devant le grand portail de la Direction de l’éducation pour exiger, une fois de plus, la régularisation de leur situation professionnelle, d’autant plus qu’un grand nombre d’entre eux a refusé de prendre part au récent concours de recrutement. Les quelques manifestants rencontrés sur place ont tenu à réitérer leurs revendications professionnelles basées essentiellement sur leur intégration à des postes permanents, qui tienne surtout compte de leur ancienneté sans passer par toute forme d’examen. Par ailleurs, de nombreux enseignants contestataires ont aussi exigé la régularisation de leur situation financière englobant leurs salaires et leurs primes impayées depuis plusieurs mois. Toujours est-il que certains représentants des enseignants protestataires ont été reçus en fin de matinée par le SG de la Direction de l’éducation qui leur aurait promis de transmettre leurs revendications à qui de droit.

C’est que la proclamation des derniers résultats du concours de recrutement des enseignants contractuels ne fera qu’accentuer le bras de fer entre les enseignants protestataires, notamment ceux qui n’ont pas réussi au concours, et le ministère de l’Éducation nationale. Même ambiance à Béjaïa où ils étaient à peine quelques dizaines de contractuels à observer pendant quelques minutes un rassemblement devant la Direction de l’éducation avant de se disperser dans le calme. Une action, somme toute, symbolique, d’autant plus que c’étaient tous des recalés au concours de recrutement.

Idem à Annaba où le mouvement n’a pas fédéré grand monde, au vu de la timide manifestation qui a eu lieu devant le siège de la Direction de l’éducation, a-t-on constaté. Selon nos sources, seule une trentaine de personnes, sur les 900 contractuels, a participé au sit-in qui aura duré 45 minutes.