A Tunis, la capitale, la marche a rassemblé quelques milliers de personnes portant des pancartes et scandant des slogans hostiles au gouvernement de transition et particulièrement au rassemblement constitutionnel démocratique (RCD). Devant le siège du ministère de l’intérieur,
à l’avenue Lahbib Bourguiba, femmes et hommes scandaient hier «le peuple veut la chute du gouvernement». Militaires et policiers étaient déployés pour assurer le maintien de l’ordre. Un manifestant porte une pancarte sur laquelle est écrit «gouvernement chute, laisse le peuple se reposer».
«Non, non, non aux partisans de Ben Ali», est-il écrit sur une autre pancarte. Les manifestants semblent décidés à occuper la rue jusqu’à la chute du gouvernement provisoire. «Que chute le parti de la constitution (RCD), tortionnaire du peuple», scandaient les manifestants. Un hélicoptère survole le ciel au-dessus des manifestants. «Ben Ali regarde, regarde, la trahison à découvert », scandaient encore les manifestants qui empruntent plusieurs avenues et rues de la capitale, dont la rue Jamel Abdelnnasser et la rue de l’Algérie.
«La révolution se poursuit, le gouvernement dehors» et «vive la Tunisie libre», scandaient les manifestants. Aucune violence n’a été enregistrée au cours de cette marche pacifique à Tunis. «C’est une marche pacifique, nous exprimons nos revendications.
Nous ne voulons pas qu’on nous vole notre révolution», dira un manifestant. Le gouvernement de transition semble soumis à une véritable pression de la part de la rue tunisienne qui ne se contente pas des mesures prises qui toutefois sont les bienvenues, selon eux, mais revendiquent la chute du gouvernement et le départ de responsables du RCD de tout poste de responsabilité au sein du gouvernement et de l’Etat.
Les marches entamées quotidiennement depuis quelque temps se poursuivent jusqu’à une heure proche du couvre-feu qui, rappelle-t-on, a été reculé une deuxième fois jusqu’à 20 h «en raison de l’amélioration de la situation», avait annoncé le gouvernement de transition. En Tunisie, les écoles et universités sont jusqu’à présent fermées.
Mounir Abi