Les consultations en vue des futures réformes politiques ont commencé

Les consultations en vue des futures réformes politiques ont commencé

Le 5 avril dernier, le président Bouteflika annonçait dans un discours à la nation des réformes « politiques profondes » en réponse aux revendications des partis et personnalités politiques de l’establishment comme de l’opposition. Dans la foulée de cette annonce, il a mis en place la commission qui sera chargée de piloter les consultations avec à sa tête Abdelkader Bensalah qui sera secondé par le général Touati, dit « El Mokh » et Si Ali Boughazi, tous deux conseillers du président.

Ces consultations débuteront samedi. Le président du parti El Islah, Djamal Benabdeslam et Mohand Oussaid Belaid, candidat à la dernière élection présidentielle et président du parti (non agrée) parti pour la justice et la démocratie inaugureront ces consultations auxquelles seront également conviés des personnalités politiques indépendants et les acteurs de la société civiles et des acteurs économiques .

En prévisions de ces consultations sur les réformes politiques, l’Instance a tenu une série de réunions au cours desquelles elle a arrêté la méthodologie de travail, conformément aux orientations du président Abdelaziz Bouteflika contenues dans son discours à la Nation le 15 avril 2011.

Le processus, les moyens de réalisation et les résultats escomptés de ces réformes politiques ont été définis dans le communiqué du Conseil des ministres du 02 mai 2011, qui avait insisté sur la profondeur de ces réformes et l’élargissement des consultations.

Des invitations ont été adressées aux partis agréés et le processus est en cours pour les personnalités nationales et les acteurs de la société civile, selon le communiqué de la Présidence qui précise que ces consultations ont pour but de recueillir l’ensemble des idées, opinions et visions sur ces réformes qui portent notamment sur la révision de la Constitution , du régime électoral, la loi sur les partis politiques, la loi portant représentativité dans les assemblées élues, la loi sur les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire, la loi sur mouvement associatif, la loi sur l’information et le code de Wilaya.

« L’Instance de consultations sur les réformes politiques s’attellera scrupuleusement et fidèlement à donner la possibilité à toutes les parties consultées d’exprimer leurs avis et propositions dans le respect des constantes de la société algérienne et des éléments constitutifs de l’identité nationale, qui demeurent au-dessus de toute considération », ajoute le communiqué de la présidence qui pose ainsi le cadre général des ces consultations.

« Il s’agira ainsi de parvenir à une vision nationale globale qui soit le reflet, à travers les lois qui seront révisées et le projet de révision de la Constitution, des points de vue et propositions de la majorité du peuple »lit-on encore dans ce communiqué. Une fois ces consultations achevées avant fin juin, l’Instance établira à l’intention du président de la République le rapport final détaillé de toutes les consultations, reflétant fidèlement tous les avis et propositions.

Sur la base de ce rapport, le chef de l’Etat instruira le gouvernement d’élaborer les projets de loi suscites qui seront soumis au Parlement lors de sa session d’automne. Une précision de taille apporté dans le communiqué de la présidence qui explique bien que « l’Instance de consultations n’est pas une commission de dialogue mais une instance que le président de la République a chargée de conduire les consultations sur les profondes réformes qu’il a initiées » autrement dit elle a pour charge de recueillir les avis et propositions sans prendre aucun engagement.

Sur le plan de la communication la commission a opté pour la transparence en s’ouvrant à la presse nationale et étrangère accréditée afin de suivre l’opération de près. Elle réservera également un espace qui permette à chaque invité de faire, au terme de chaque rencontre, une brève déclaration à la presse s’il le souhaite. Mohamed Ali Boughazi a été nommé porte-parole de l’Instance. Pour rappel, certains partis politiques comme le FFS et le RCD avaient déclaré qu’ils boycottaient ces consultations.