Les conséquences de la guerre se font sentir, Des civils algériens et maliens enlevés dans le Nord du mali

Les conséquences de la guerre se font sentir, Des civils algériens et maliens enlevés dans le Nord du mali
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Le nord du Mali est devenu un terrain de rapts par excellence. En l’espace de trois mois, voire depuis l’intervention française contre les groupes terroristes, les enlèvements des civils se sont succédé au point que plusieurs nomades d’origine algérienne ont été kidnappés par des hommes fortement armés.

La sécurité à la frontière algéro-malienne est totalement absente. D’après plusieurs sources, les rapts de civils dans cette vaste zone frontalière se sont succédé ces dernières semaines. On parle déjà de plusieurs dizaines de cas de disparition de civils algériens, maliens et de touaregs.

Cela intervient au moment où des drones, appuyés par des avions de chasse français, ont multiplié leurs frappes chirurgicales ciblant les poches des groupes terroristes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), mais aussi d’Ansar Eddine et du Mujao.

Cette intervention militaire a, par ailleurs, coûté la vie à plusieurs dizaines de civils maliens, certains d’origine algérienne, affirment plusieurs sources du nord au Mali). On a appris cela par téléphone, ayant pu contacter quelques témoins présents dans cette zone frontalière. Toujours d’après nos sources, le 21 mars passé, un nomade d’origine algérienne résidant dans la wilaya de Bordj Badji Mokhtar a été enlevé par des hommes armés qui feraient partie de l’armée malienne.

Dans la matinée de jeudi 21 mars 2013, à Oussaga dans la commune de Intilit (environ 150 km de Gao) à 6H30, N’Gaïche Ag M’Bareck, chef de la fraction nomade Inhérane, a été également enlevé par une unité de l’armée malienne accompagnée de miliciens, rapportent plusieurs témoins.

C’est un homme connu dans la région pour son combat pour la paix et la cohésion sociale entre toutes les communautés. Selon toujours des témoins, l’homme est malade et est rentré d’un hôpital du Burkina il y a juste quelques jours. D’autres enlèvements ont été signalés dans plusieurs villes du nord du Mali.

La plupart des personnes enlevées sont des nomades et parmi eux des Algériens. Cependant leur nombre reste un mystère, mais on laisse croire que jusqu’à présent, cinq Algériens ont été kidnappés dans le nord du Mali. A Gao par exemple ou à quelques kilomètres seulement des frontières, algéro-maliennes, plus exactement dans la ville de Khalil, ces Algériens ont été enlevés par des hommes fortement armés, dont il est difficile de connaître à qui ils appartiennent. Par ailleurs, la guerre au Mali va entrer cette semaine dans son troisième mois.

Quelque 4 000 soldats français et environ le double de soldats africains, combattant ensemble au sein d’une force internationale, ont conquis les principales villes au nord du Mali.

Pourtant, il n’existe guère de reportages sur les combats et presque pas de photos et c’est ce qui a alimenté la polémique autour des massacres de civils par les troupes maliennes. Certes, la France a réagi face à ces dépassements «attendus» exécutés par l’armée malienne avec l’aide des milices armées, toutefois cette condamnation française n’a rien donné par la suite, d’autant que les massacres des nomades continuent.

Ces malheureuses victimes assassinées froidement, sont accusées par les troupes maliennes, de soutenir les terroristes d’AQMI, Ansar Eddine et Mujao et ce, au cours de l’occupation des villes maliennes depuis l’année 2011. Face aux massacres des civils, le MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) a réagi, à son tour, mais en utilisant ses armes. Hier seulement, quelques heures après avoir fait fuir l’armée malienne au sud de l’Azawad, un patrouille du MNLA a engagé un violent accrochage contre une unité des terroristes du MUJAO à Tin Tabanwt, eux aussi accusés d’assassinats de plusieurs nomades.