A 17h30, un avion en provenance de Yaoundé portant une immatriculation zambienne atterrit sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumediène. Le nombre de passagers inscrits officiellement sur ce vol ne dépasse pas la dizaine.
…A la lecture de ces données, rien n’indique que c’est l’équipe du Tout-Puissant Mazembe qui est à bord de l’appareil. Mais en fait, les dirigeants du Tout-Puissant, à leur tête le président de ce club, ont tout fait pour brouiller les pistes. Le vol de l’équipe congolaise a bel et bien effectué une escale à Yaoundé pour récupérer huit joueurs et deux dirigeants.
Mais le point de départ du vol est Lumumbashi, la ville congolaise dont est issu le club. Et en plus des dix personnes embraquées à Yaoundé, l’appareil avait déjà à son bord plus d’une vingtaine de passagers (douze joueurs, le staff et quelques dirigeants).
Une arrivée 5 jours à l’avance
Le plus intriguant dans l’histoire, c’est que dans un mail adressé à la JSK, hier matin, les responsables du Mazembe demandaient à leurs homologues kabyles de les prendre en charge à partir de mercredi.
Les Congolais ont bien évidemment omis de signaler à leur adversaire leur présence à Alger quatre jours auparavant. Hier, les dirigeants kabyles avaient eu vent de l’arrivée en catimini de leur adversaire en Champions League. A ce titre, le vice-président du club que nous avons rencontré sur place à l’aéroport nous apprend que sa présence à Houari Boumediène n’est pas le fruit du hasard.
«Je suis venu attendre un ami et puisque j’ai appris que les Congolais étaient là, je suis venu les informer que leur prise en charge par la JSK allait débuter jeudi», nous dira-t-il. Commentant la démarche du Mazembe, le responsable de la JSK estimera que chaque club est libre de faire ce qu’il veut, mais qu’il trouvait «bizarre que les Congolais aient mis en place tout une organisation ici en Algérie sans que la JSK ne soit informée.»
Qui a organisé la logistique ?
Sans aller dans le détail, on comprend que quelque part, l’équipe congolaise a bénéficié d’une «assistance locale». Une équipe qui doit disputer une compétition comme la demi-finale de la Champions League africaine doit s’assurer de son lieu d’hébergement, de ses créneaux d’entraînement et de ses moyens de transport.
Qui a organisé tout ça ? Nos reporters, dépêchés hier soir à l’aéroport d’Alger, ont trouvé sur place des membres de l’ambassade du Congo et… un responsable d’une agence de voyage algérienne qui aurait servi d’intermédiaire. C’est donc cette agence qui aurait servi d’intermédiaire du Mazembe en Algérie.
Si pour l’hébergement et le transport, les prestataires de services se défendaient hier soir en déclarant à nos reporters que c’est l’ambassade du Congo qui a effectué les réservations, qu’en sera-t-il demain pour les gestionnaires de stades où iront s’entraîner les joueurs du Mazembe. On imagine mal un gestionnaire de stade recevant une demande de plusieurs créneaux d’entraînement de la part de l’ambassade du Congo sans que cela l’interpelle.
Le Tout-Puissant se veut intrigant
Les accompagnateurs de l’équipe sont restés muets comme des carpes. Ni les dirigeants ni le staff technique n’ont voulu commenter cette arrivée prématurée. Une consigne stricte du premier responsable du club qui fut appliquée par toute la délégation.
Mais les premières indications que nous avons pu recueillir auprès de certaines personnes du groupe montrent que c’est des considérations d’acclimatation qui ont poussé les gens du Mazembe à venir plus tôt.
Entre les 33° C de Lubumbashi et les 18° attendus cette semaine à Tizi, cela fait une sacrée différence. En plus de la température, les joueurs vont profiter de leur séjour à Alger pour s’adapter au nocturne, vu que le match est prévu à 20 heures.