Premiers produits agricoles les plus consommés en Algérie, blé dur et blé tendre sont ainsi des cultures hautement stratégiques et le resteront. Devant une telle donne, il demeure impératif d’intensifier leur production. C’est sur cet objectif que se sont penchés hier les participants à la conférence-débat sur le thème «la céréaliculture en Algérie : situation et perspectives de développement» organisé
hier à l’Institut national de la vulgarisation agricole (INVA) situé à Alger. Selon M. Zaghouani, directeur général de l’Institut des techniques des grandes cultures (ITGC), premier conférencier à se prononcer sur la question, l’objectif d’arriver à de meilleurs rendements dans les cultures des blés tendre et dur ainsi que de l’orge pourrait être atteint car, pour ce dernier, «le problème de rendement se pose en termes de technique employée».
Il expliquera dans ce sens que «les céréaliculteurs doivent comprendre que, pour améliorer leur rendement de production, ils doivent d’abord s’assurer de la bonne qualité des semences et, ensuite, appliquer à la lettre l’itinéraire technique». Deux conditions qui sont à leur portée car «presque toutes les entraves rencontrées par les céréaliers ont fini par été levées», a indiqué le DG. Et de poursuivre dans ce sens : «Les contraintes ont pu être levées suite à la volonté des pouvoirs publics de mettre les céréaliculteurs dans les meilleures conditions de travail possibles.»
Et pour preuve : «Depuis deux ans, les pouvoirs publics ont mis en place tout un programme de soutien à l’amélioration de la production. Tout un dispositif visant à booster la filière de son amont à son aval», a commenté le DG. En témoigne : «La filière a fait l’objet d’une attention particulière de la part des pouvoirs publics. Ce qui s’est traduit par des programmes d’intensification à travers l’octroi d’aides financières conséquentes aux céréaliculteurs pratiquant l’irrigation d’appoint, la fertilisation, les différents traitements, etc.» a indiqué le DG. Ce dernier a aussi mis l’accent dans son exposé sur l’intérêt d’éradiquer la jachère ou du moins la réduire considérablement. «Résorber dans un premier objectif 20% de la surface actuelle en jachère estimé à 13 mille hectares, dans le but, bien sûr, d’augmenter la sole céréalière», a-t-il fait savoir. C’est là une condition «si nous voulons atteindre au plus vite des niveaux de récolte qui puissent au moins nous permettre de payer nos importations de blé tendre par les exportations d’orge et de blé dur, où nous pouvons dans l’immédiat réaliser des excédents de production», a-t-il observé. M. Zaghouani a aussi révélé dans son exposé que les résultats atteints par ces dernières sont aussi le fruit d’une nouvelle approche dans la filière «en ce sens que les agriculteurs participent à la prise de décision pour choisir les semences les plus appropriées et les techniques culturales les plus bénéfiques».
Il est aussi revenu sur la disponibilité des semences, faisant savoir l’existence de 2 500 agriculteurs multiplicateurs qui répondent à hauteur de 30 à 35% des besoins des céréaliculteurs. Non sans ajouter que, sur les 132 variétés de semences existantes, 32 sont des semences locales. Et que, en 2010, ce sont 10 variétés qui ont été homologuées.
Soulignons que deux autres conférences ont été données, dont l’une sur le thème du potentiel génétique des variétés locales et l’autre sur les qualités technologique des variétés locales et les cultures culinaires. Rappelons, enfin, et, selon l’OAIC, que la surface emblavée durant la campagne labours-semailles 2010-2011 pourrait atteindre les 3,5 millions d’hectares, soit une augmentation prévisible de 8% par rapport à la campagne précédente.