Les conditions pour un sommet maghrébin ne « sont pas réunies », selon Rabat

Les conditions pour un sommet maghrébin ne « sont pas réunies », selon Rabat

Alors que le président tunisien Moncef Marzouki veut en faire un moment privilégié pour la relance de l’Union du Maghreb, le Maroc a affiché son scepticisme sur l’impact du prochain sommet maghrébin prévu à l’automne en Tunisie. Le premier ministre marocain, Abdelillah Benkirane craint qu’il ne soit de pure forme  tant que les frontières entre l’Algérie et le Maroc n’étant pas rouvertes. Pour lui, les  « conditions de la tenue d’un sommet ne sont pas réunies ».

Le sommet maghrébin prévu en Tunisie aura-t-il lieu ? Le Premier ministre marocain Abdelillah Benkirane fait planer de sérieux doutes en affirmant dans un entretien publié par le journal Attajdid, organe du PJD (parti Justice et Développement) que les conditions de la tenue d’un tel sommet « ne sont pas encore mûres et tant  que les frontières entre le Maroc et l’Algérie ne seront pas rouvertes ».

Une telle réunion « sera seulement de pure forme » tant que la fermeture des frontières persiste. Pour le Premier Ministre marocain, c’est Alger qui serait le facteur de blocage. « Dans notre politique vis-à-vis de nos frères algériens nous parions sur l’Histoire, les deux peuples sont liés par des relations d’amour et de   fraternité. Malheureusement, la direction algérienne a un autre avis et nous contrarie dans notre unité nationale. Nous parions sur l’avenir », a-t-il déclaré. Il estime « impensable que la France et l’Allemagne se soient réconciliées et  que l’Algérie soit en situation d’adversité vis-à-vis du Maroc ». C’est la première déclaration officielle d’un responsable maghrébin qui remet en cause la perspective de la tenue d’un sommet maghrébin, à Tabarka, en Tunisie, en octobre prochain.

Pas à l’ordre du jour

Le président Moncef Marzouki avait pris son bâton de pèlerin pour convaincre les pays maghrébin de relancer une Union du Maghreb moribonde. Le président tunisien a estimé récemment que le « différend bilatéral entre l’Algérie et le Maroc bloque tout » et que le prochain sommet maghrébin tentera de trouver un moyen pour « mettre la question du Sahara entre parenthèses ». Le dernier sommet de l’Union du Maghreb arabe remonte à 1994. La fermeture des frontières entre l’Algérie et le Maroc remonte à la même année.

Après un attentat terroriste commis à Marrakech, le gouvernement marocain avait accusé, à tort, les services de renseignements algériens d’en être responsable et a imposé le visa aux algériens. Alger a réagi en instaurant à son tour le visa et en fermant la frontière terrestre avec le Maroc. Les algériens et les marocains peuvent se rendre désormais sans visa. Les frontières n’ont pas été rouvertes.  Le 10 juillet dernier, le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci a déclaré que la « réouverture des frontières n’est pas à l’ordre du jour ». « C’est une question liée à l’amélioration des circonstances entres les deux pays », a-t-il ajouté en relevant cependant que les relations s’améliorent « petit à petit » et que cela « pourrait influer positivement » sur la question des frontières.