Comme il fallait s’y attendre, les assises nationales devant réunir à partir de lundi les différents acteurs politiques et sociaux maliens pour arrêter une feuille de route à même de régler la crise nationale, ont été finalement reportées.
C’est le président Dioncounda Traoré lui-même qui a informé vendredi soir la commission d’organisation présidée par Oumar Kanouté. Au terme d’un exposé de l’état des préparatifs, le président a ainsi décidé de repousser la date de la tenue des concertations nationales pour permettre la participation du plus grand nombre d’acteurs et leur garantir le succès.
En effet, cet important rendez-vous devant sceller la réconciliation inter-malienne, aurait été un cuisant échec en raison du boycott annoncé de certains partis comme le FDR, l’ADPS et la CSM qui sont à la pointe de l’intervention militaire étrangère et qui ont publiquement demandé le report des assises afin que «tout le monde puisse y participer».
Tiébilé Dramé, président du Parti pour la renaissance nationale (Parena) et Premier vice-président de la Coalition pour le Mali, n’a pas caché sa satisfaction de ce que ces assises soient enfin reportées. Il faut dire en effet que le format de participation choisi par le président Traoré n’a pas trouvé grâce aux yeux des acteurs de l’opposition.
Ils lui reprochent notamment d’avoir placé ses hommes au sein du comité d’organisation. Sur les 49 personnes qui composent ce comité douze sont membres de son propre cabinet. Traoré devra revoir sa copie
En revanche, le courant politique qui avait dénoncé le putsch contre Amadou Toumané Touré est d’après eux, sous représenté. Pour les acteurs de l’opposition, les concertations nationales n’auraient abouti à rien puisque beaucoup d’acteurs politiques auraient fait défaut.
C’est pourquoi, le président Dionconda Traoré a pris la «sage décision» d’ajourner la tenue des concertations le temps de mobiliser et convaincre tout le monde qu’il s’agit bien de l’avenir du Mali dont il sera question.
Il faut rappeler que ces assises de trois jours ont lancés dans le sillage de l’appel au dialogue politique lancé par les mouvements touareg basés au nord du Mali à savoir Ansar Dine et le MNLA. L’objectif étant d’éviter l’intervention militaire étrangère dont le principe a été retenu par une résolution du Conseil de sécurité.
La Cédéao, l’union africaine et l’ONU devront d’ailleurs remettre mardi prochain le «concept opérationnel» de cette intervention.
