Des pirates informatiques se réclamant du groupe Etat islamique ont brièvement pris le contrôle hier
des comptes Twitter et YouTube du commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), une intrusion embarrassante pour l’armée américaine en pleine guerre contre l’EI en Syrie et Irak. Le piratage a duré 30 minutes, selon le Pentagone. Aucun document classifé n’a été diffusé, a précisé le Centcom.
Au moment de l’attaque, le compte Twitter du Centcom affichait une bannière noire et blanche, avec l’image d’un combattant masqué et les mots « CyberCaliphate » et la mention « I love you Isis » (acronyme américain de l’Etat islamique, ndlr). »L’EI est déjà là, nous sommes dans vos ordinateurs, dans chaque base militaire américaine », écrivaient par exemple les pirates. Les messages comportaient aussi des documents ayant l’apparence de documents officiels, comme une liste d’adresses personnelles d’officiers américains.Le Pentagone a rapidement minimisé la portée du piratage, survenu au moment même ou le président Barack Obama s’exprimait à Washington sur la protection des données personnelles.
C’est un « acte de vandalisme (…) à peine plus qu’une cyber-blague », a déclaré le colonel Steven Warren,un porte-parole du Pentagone. « En aucun cas cela ne compromet nos opérations », a-t-il estimé. Les pirates ne sont en aucun cas entrés dans les systèmes informatiques du Pentagone, ils ont piraté des comptes hébergés à l’extérieur, par des sociétés commerciales, a-t-il souligné. « Twitter a été piraté, pas le Centcom », a-t-il encore affirmé.
Après avoir suspendu les comptes attaqués, les militaires américains se sont attachés à identifier les documents publiés. « Notre première évaluation est qu’aucune information classifiée n’a été publiée », a déclaré le Pentagone quelques heures après le piratage. Les informations postées « ne viennent pas du serveur du Centcom », a ajouté le Pentagone .