«Pour défendre leurs droits et prendre en charge les préoccupations des professionnels de la comptabilité, l’Union des professionnelles algériens de la comptabilité (UPAC) sera créée prochainement », a annoncé leur représentant, hier, le Dr Hamdi Mohamed Lamine.
M. Hamdi, également ancien président de l’Ordre national des experts comptables (ONEC), était l’invité du forum du centre de presse d’Algeria-Invest, à Dély Ibrahim, Alger, a souligné le fait que pour faire relancer le secteur de la comptabilité, la création d’une association qui défende les intérêts des professionnels du domaine « est devenue aujourd’hui une nécessité ».
En effet, selon lui, « à travers cette organisation, les professionnels de la comptabilité aurons l’opportunité pour exprimer leurs préoccupations et de créer un lien pour le changement des informations et de l’expérience ». Il a précisé que cette profession a besoin de l’assistance financière et matérielle qui lui font défaut et « qu’elle a toujours réclamée pour pouvoir s’épanouir, se former, s’organiser et être au diapason des institutions ordinaires occidentales ».
Soulignant le fait que la profession de la comptabilité a besoin d’une liberté d’action, son porte-parole, M. Hamid, a déploré le fait que celle-ci soit mise sous tutelle dans la nouvelle loi promulguée à cet effet.
Etayant ses dires, il explique qu’un expert-comptable ou un commissaire aux comptes désigné et placé sous la tutelle du ministère des Finances « perd totalement son indépendance et n’obéit plus à l’éthique professionnelle dans l’accomplissement de sa mission ». Il ajoute, dans ce sens, que cette nouvelle donne aboutit à la situation contraire « au lieu de travailler en toute indépendance, l’expert se trouve paradoxalement, investi, d’une parcelle du pouvoir de l’Etat ».
Pour M. Hamdi et ses collègues, l’expert se comportera en contrôleur financier, et travaillera à la satisfaction de ses intérêts personnels ou de ceux qui l’ont investi de ce pouvoir, « puisque pèsera constamment sur sa conscience, la crainte d’être révoqué ou de ne plus avoir de mandats», déplore-t-il .
En conséquence, cette situation va mener ces experts « tout droit vers la corruption », a-t-il estimé. Allant plus loin, le Dr Hamdi Mohamed Lamine a souligné que « la loi portant code de commerce consacre de larges extraits à l’autonomie, à l’indépendance et à la neutralité du commissaire aux comptes, qui peut saisir directement le procureur de la République pour tout fait délictueux », il s’interroge dans ce cadre du devenir de la profession : qu’en sera-t-il dès lors qu’il ne sera plus en position d’indépendance ?
A une question relative au recours des entreprises nationales à des cabinets étrangers pour la valorisation d’un opérateur ou d’une entreprise économique, l’observateur averti de la scène économique et financière a fait savoir qu’il est tout à fait raisonnable et légitime que les entreprises étrangères installées en Algérie choisissent ces cabinets.
Il fait remarquer, dans ce contexte, le fait que les cabinets étrangers travaillent en toute liberté, « ce qui les a rendus beaucoup plus crédibles par rapport à nos cabinets ».
Enfin, l’expert a trouvé regrettable qu’aujourd’hui, des entreprises étrangères installées dans notre pays imposent des cabinets étrangers qui touchent, selon lui, aux intérêts fondamentaux du pays.
Makhlouf Ait Ziane