Les compétitions de football mises en veilleuse jusqu’au 20 avril prochain, Une pause pour faire le point

Les compétitions de football mises en veilleuse jusqu’au 20 avril prochain, Une pause pour faire le point

Sur décision du ministère de la Jeunesse et des Sports (qui a informé, évidemment, toutes les fédérations et ligues sportives de cette mesure), les compétitions sportives sont mises en veilleuse du 29 mars au 20 avril 2014. Une «halte» salutaire mais non moins dans l’air (ce n’est donc pas un scoop) en raison, comme le grand public le sait, de la tenue de l’élection présidentielle prévue le 17 avril.

VIOLENCE VERBALE ET VIOLENCE TOUT COURT



Ce week-end, avec à l’affiche les demies- finales de la coupe d’Algérie, on vivra les dernières «sensations» (quel bien grand mot) de compétions sportives, notamment en Ligue 1 et 2 qu’on citera pour des raisons médiatiques sans plus et qui font l’actualité, malheureusement, par la résurgence des actes de violence, pas physiques seulement, nos responsables passant maître dans l’art inimitable de la diatribe et donc de la violence verbale qui explique pour beaucoup les dépassements enregistrés tout récemment et qui font craindre le pire à l’approche des grands verdicts de fin de saison.

Vendredi et samedi donc, on aura droit (à moins que dame coupe n’use de ses charmes pour nous servir enfin des parties où le spectacle, le vrai, sera sur le terrain et nous évite ces scènes de débordements dont le football algérien, déjà mal servi par le bricolage et l‘incompétence ambiante à tous les niveaux est maintenant habitué) à la séance de punition traditionnelle que nous offrent de pseudo «stars» s’étant trompés de métier et fâchés avec les vertus du sport, de coaches et de présidents (éducateurs ?) se trouvant, pour beaucoup, bien plus par accident, dans un milieu infesté de vautours et d’opportunistes finalement très difficiles à débusquer.

Voire indéboulonnables, et incontournables. À partir du 30 mars et pour plus de vingt jours, chacun restera bien sage dans son coin à faire les comptes. Les bilans des deux tiers des championnat où l’on n’a pas vu grand-chose sinon cette bête immonde qui revient au galop à chaque sortie, dans tous les stades. Une pause salutaire pour tout le monde. 20 jours durant lesquels on pourra se dire qu’on ne ratera rien. Bon, débarras.

Qu’il y a mieux à faire, moins dangereux que d’aller humer cet air devenu si malsain des stades plus qu’infréquentables. Un vrai danger pour l’ordre public, les «rixes» et autres accrochages de rue débordants aussi souvent que possible des enceintes avec, en prime, des dégâts matériels ne se comptant plus, et des traumatismes certains pour le simple citoyen qui ne comprend pas, ne peut pas comprendre, un tel déchaînement de réactions haineuses.

ON PALABRE…

Sportivement, cette halte tombée du ciel sera, pourra-ton dire, mise à profit pour bien préparer la fin de saison. Et comme toujours, il y aura des formations parmi les plus nanties (avec quel argent ?) qui mettront la main au chéquier, feront quelques sacrifices financiers (avec l’argent du contribuable, on y arrive) pour un saut hors frontières.

La raison étant, d’où l’effort à fournir, de maintenir la forme compétitive des joueurs et athlètes. Dépensiers sans compter mais toujours aptes à rappeler la situation désastreuse (ah ! cette asphyxie rendue possible par le tarissement des sources de financement, claironne-t-on) situation vécue par l’écrasante majorité de clubs à la dérive à ce niveau mais dont les folies (recrutements et salaires frisant l’insulte au smicard et autres jeunes fans sans le sou, au chômage et sans perspectives d’avenir) viennent nous rappeler que, toujours, l’argent de l’état, dans toute sa «générosité» coule à flots. Continuera le temps qu’il faudra.

Que la politique le voudra. La politique justement qui s’impose et occupe tous les espaces à l’occasion d’une élection pas comme les autres, et renvoie nos «sportifs» (sans l’esprit, on le devine) se rhabiller et prémunir ainsi, la campagne entamée dimanche dernier par les «six» candidats à la plus haute fonction du pays (le très prisé fauteuil d’El Mouradia), à l’abri d’une «violente» intrusion, dans le débat politique, du «roi» football dont on sait désormais la grande capacité de nuisance par hooliganisme interposé. De stades chauffés à blanc, exutoires imparables car transformés inévitablement en tribunes politiques.

D’où pourraient partir des étincelles à une explosion sociale, les jeunes supporters ayant donné, en maintes occasions, la preuve qu’il n’y a pas meilleur canal pour exprimer ses revendications sociales, sa mal vie, les politiques et leurs représentations (APC, APN ou partis) étant disqualifiés de longue date.

SOMBRES TABLEAUX

Vendredi et samedi prochains, nos footeux profiteront de l’avant dernière étape menant à la finale de l’épreuve populaire pour tenir leur dernier «meeting» avant une vacance loin d’être méritée en raison de la piètre image qu’ils donnent, en autant de mauvais exemples, des valeurs du sport et du respect de l’adversaire. Une vingtaine de jours pour de pré- bilans peu flatteurs de ce côté-ci d’une discipline devenant, par la force des dérapages (combines, corruption, agressions en tout genre et le tableau, assez sombre, n’est pas exhaustif) un fardeau lourd à supporter pour un mouvement sportif national par ailleurs assez terne, en termes de performances.

20 jours pour remonter le fil d’une saison, où mise à part la seconde qualification de suite de l’EN pour le Mondial (une grosse consolation quand même qu’on doit à des binationaux considérés comme de véritables dons du Ciel), le baromètre a alterné le mauvais et le franchement catastrophique quand et surtout, à force d’incroyables débordements de violence (revoir les images du triste match de Hadjout et du non moins explosif derby béjaoui qui s’est terminé dans la confusion la plus totale) et dont on a craint le pire.Trois petites semaines (absolument rien par rapport au temps perdu à philosopher sur ce sujet aussi délicat que critique) pour revoir, en long et en large, les images choquantes en provenance de Hadjout et de Béjaïa, les deux dernières étapes dans la pagaille généralisée qui meuble aujourd’hui le paysage footballistique national.

Au-delà des mesures (des sanctions relativement clémentes comme toujours pour ménager le chou et la chèvre) prises lundi par la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP)), l’on ne peut que reconnaître la faillite d’un milieu miné de l’intérieur, l’inobservation des règlements, la politique de deux poids deux mesures et le clientélisme étant érigés en règles de conduite et de gestion. 20 jours de simple détente et la preuve par des blessés en dizaines et des peurs paniques que, peutêtre, le pire soit devant nous. Beaucoup le craignent en tout cas. Alarmistes ? On assume.

A. A.