Les compagnies pétrolières étrangères s’accrochent, L’Algérie demeure leur eldorado

Les compagnies pétrolières étrangères s’accrochent, L’Algérie demeure leur eldorado

«BP est toujours engagée à poursuivre ses activités en Algérie»

La tentative de prise d’otages qui a ciblé le site gazier de Tiguentourine n’a pas découragé les principaux partenaires de la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach) comme veulent le faire croire certains médias.

L’instabilité politique qui a accompagné les révolutions arabes en Egypte et en Libye particulièrement, a posé la question du maintien de certaines compagnies pétrolières dans ces pays où règne une insécurité permanente. Celles qui envisagent de plier bagage ont pour particularité de ne pas y avoir pris racine. «La situation politique a rendu les choses plus difficiles au Proche-Orient et en Afrique du Nord pour toutes les entreprises et les compagnies américaines qui n’ont pas d’attache avec l’Afrique du Nord», note l’analyste de Cross-border Information John Hamilton, spécialiste de la région. Et pour les autres?

«Pour des compagnies comme Repsol, ENI, Total et même BP, les choses sont différentes. Pour elles, ces larges réserves se trouvent sur le pas de leur porte et il est logique de s’accrocher», souligne t-il. A l’instar de l’Algérie, aurait-il pu préciser. La tentative de prise d’otages qui a ciblé le site gazier de Tiguentourine n’a pas découragé les principaux partenaires de la compagnie nationale des hydrocarbures (Sonatrach) comme veulent l’insinuer certains médias.

LG Algérie

L’Algérie demeure leur eldorado. Et puis, on ne quitte pas le navire sur un simple claquement de doigts. «On n’est pas en position de dire: ça ne nous amuse plus, on s’en va. Il y a des contrats, des obligations, des milliards de dollars d’investissement», souligne un haut responsable d’une compagnie pétrolière. Que d’encre n’avait pas coulé au lendemain de cet événement dramatique. Les agences de presse étrangères ont ce fâcheux réflexe de mettre tous les oeufs dans le même panier.

Faire dans l’amalgame sachant que leurs analyses déjà tronquées donnent du grain à moudre à des médias qui n’attendent que cette occasion pour travestir un peu plus l’information. L’honnêteté intellectuelle recommande de ne pas faire de parallèle entre des pays qui vivent une instabilité politique chronique (Egypte, Libye…) provoquée par des soulèvements populaires et l’Algérie (dont les institutions sont stables) qui a été ciblée par le terrorisme international.

Reuters a semble t-il tenté de franchir ce pas.

«La Libye et l’Algérie font partie des quatre plus gros producteurs de pétrole du continent africain et sont avec l’Egypte les principaux fournisseurs de gaz à destination de l’Europe. Mais, contrairement à ce qu’espéraient certaines sociétés occidentales, ces Etats ne se sont pas transformés en pays de cocagne», rapporte dans une dépêche datée du 4 octobre l’agence de presse. Des propos tendancieux qui escamotent le véritable état d’esprit qui anime des compagnies pétrolières internationales de premier plan qui ne comptent aucunement lâcher le marché algérien et les futures opportunités qu’il offre.

«BP est toujours engagée à poursuivre ses activités en Algérie. Dans ce contexte, le personnel de cette compagnie sera bientôt de retour en Algérie», avait annoncé au début du mois de septembre Martin Roper, l’ambassadeur du Royaume-Uni à Alger.

Le groupe français Total, qui explore le gaz non-conventionnel dans le bassin d’Ahnet (sud-ouest algérien) en association avec Sonatrach et Partex, n’attend que le moindre signe pour se lancer dans l’exploitation du gisement. «Nous sommes très optimistes, très confiants et pleins d’espoir que les textes réglementaires vont sortir très vite et nous espérons que cela permettra le lancement du projet dans les meilleurs délais» avait indiqué le 23 décembre Vincent Dutel, le patron de Total Algérie, en marge d’un séminaire sur les «perspectives économiques de l’Algérie», organisé par The Economist et le groupe américain General Electric (GE). Le projet est «très important, très complexe et très ambitieux de par son coût qui s’élève à plusieurs milliards de dollars» a-t-il ajouté.

Une autre manière de dire que les compagnies pétrolières étrangères ne reculeront devant rien pour honorer leurs engagements et pourquoi pas prolonger leur bail en terre algérienne…