Réunies hier à Alger, ces commissions ont fait une présentation succincte de leurs rapports qui serviront de matière au rapport final de la commission nationale.
Même si le chef de l’État, élu lors de la dernière présidentielle, a pris ses fonctions depuis quelques jours déjà, la Commission nationale de surveillance de l’élection n’a pas encore rendu son rapport final. Retard et tergiversations, même si, en tout état de cause, tout le monde sait que ses résolutions ne seront pas de nature à remettre en cause une élection qui fait déjà partie du passé. Quel sera le contenu du rapport de la commission que préside Fateh Boutbig ? Sans nul doute, il sera un prolongement des rapports finaux présentés, hier, à Alger par les représentants des commissions de wilaya.
Ainsi, la quasi-majorité des rapports présentés, succinctement, par les responsables de wilaya de la Commission nationale de surveillance de l’élection présidentielle n’ont fait allusion à aucune irrégularité dans le déroulement du scrutin qui a porté Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’État pour un 4e mandat.
Pourtant, plusieurs candidats ont évoqué “une fraude massive”. Pour bien amuser la galerie, les rapports évoquent plutôt des problèmes techniques liés principalement “aux déplacements”, “aux paiements de ses membres” et dans le meilleur des cas “au retard enregistré dans l’installation de certaines commissions communales”…
C’est grosso modo les problèmes évoqués par les représentants des commissions de wilaya de surveillance de l’élection présidentielle qui n’ont montré aucun souci d’évoquer le volet politique de leur mission.D’ailleurs, le silence a été de mise, hier, lors de la rencontre. Excepté quelques représentants du candidat malheureux, Ali Benflis, qui ont tenté d’introduire dans leurs rapports des questions liées principalement au rôle de l’administration et aussi “de l’argent sale” lors de la campagne. D’autres ont parlé d’une sorte d’alliance entre les candidats “pour faire face au spectre de l’abstention” qui menaçait l’élection.
C’est ainsi que le représentant de la commission de la wilaya de Chlef s’est distingué dans son rapport en évoquant le poids du boycott dans la wilaya. Celui de Ghardaïa s’est “attaqué” à la commission nationale qui ne répondait pas, selon lui, “aux interpellations” des commissions de wilaya. Celui de Laghouat a évoqué, quant à lui, la pression exercée sur les représentants des candidats.
Il a regretté que les responsables aient interdit à ces représentants de filmer ou de prendre des photos à l’intérieur des bureaux de vote. À Béchar, Tlemcen, Alger et dans la quasi-majorité des wilayas “le vote s’est déroulé dans des conditions normales”, ont souligné les représentants. À Béjaïa et Bouira, notamment, les rapports ont souligné “des incidents” et “des urnes brûlées”, mais sans grande influence “sur le déroulement du scrutin”.
Un incident s’est produit lors de la présentation du rapport du représentant de la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi, plusieurs membres n’ont pas trouvé à leur goût le fait qu’il s’exprime en français. Belkacem Sahli et Fateh Boutbig ont préféré appeler l’assistance au calme.
M. M
