Les commerçants se rassemblent devant le siège du ministère du commerce,«Benbada nous pousse vers l’informel»

Les commerçants se rassemblent devant le siège du ministère du commerce,«Benbada nous pousse vers l’informel»

«Au lieu de chasser l’informel, on lutte contre les commerçants en règle»

Pas seulement les commerçants, les consommateurs aussi souffrent de cette situation car c’est à cause de l’informel que les prix sont volatils.



«Basta l’anarchie!», tel est l’appel lancé par les commerçants algériens à leur tutelle. Répondant à l’appel lancé par l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), une centaine de commerçants, venus de diverses wilayas du pays, se sont rassemblés hier, devant le siége du ministère du Commerce sis cité des Bananiers à Bab Ezzouar, Alger, pour crier leur colère.

«C’est le monde à l’envers en Algérie. Au lieu de chasser l’informel, on lutte contre les commerçants en règle», dénonce Mustapha Achour, président de l’Ugcaa. Pour lui, les commerçants sont en train de subir le diktat de l’informel avec la complaisance de l’Etat.

«Au lieu de protéger ceux qui payent leurs impôts, on ferme les yeux sur ceux qui ne le font pas», ajoute-t-il. «Pour contrôler les commerçants en règle ils savent très bien le faire, mais avec les marchands à la sauvette qui squattent les trottoirs aux alentours de nos commerces, ils ne peuvent pas le faire», peste avec colère M.Achour. «On a des droits, et des devoirs. Or, on est en train d’accomplir nos devoirs sans avoir nos droits», atteste-t-il sous les applaudissements de ses camarades qui venaient d’accrocher des banderoles en face de l’entrée du ministère.

«Si la situation persiste, nous aussi on va se tourner vers l’informel», assure-t-il. «Pourquoi payer des impôts et des charges pour ne rien avoir en contrepartie, même pis encore, on se fait harceler», rétorque t-il furieux. «Oui, je vous le dis clairement, Benbada est en train de nous pousser vers l’informel», fulmine t-il en regrettant le fait que le ministère du Commerce ait fermé les portes du dialogue. «Le ministère a fermé les portes du dialogue, particulièrement en ce qui concerne la Société nationale de gestion et de régulation des marchés de gros», rapporte t-il. «L’informel est en train de nous tuer à petit feu», souligne t-il. «Même les consommateurs souffrent de cette situation vu que c’est à cause de l’anarchie de l’informel que les prix sont volatils», argumente M.Achour qui certifie que l’Ugcaa est prête à aider l’Etat à mettre fin à l’informel. «Qu’on nous donne juste les moyens tels que la mise en place des marchés et on va les aider à lutter contre ce fléau qui menace l’économie nationale», poursuit le président de l’Ugcaa qui vient d’être interrompu par un de ses confrères qui vient de Bouira.

«On vient de m’appeler pour me dire que les services de contrôle ont rendu visite à mon salon de coiffure pour m’intimider», a rapporté le coordinateur de l’Ugcaa dans la wilaya de Bouira qui venait d’être informé de cette visite par téléphone. Cette annonce a révolté d’un seul coup les centaines de commerçants présents qui se sont levés comme un seul homme pour scander d’une seule voix: «Non à la hogra, non au mépris».

Les slogans ont continué de retentir toute la matinée sous les yeux curieux des riverains qui se demandaient ce qui était en train de se passer. Le Ramadhan n’est donc pas encore là et c’est déjà le début des problèmes pour le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Qu’en sera-t-il pour le Ramadhan? Que Dieu nous préserve…