La hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes ne laisse aucun indifférent quant aux véritables raisons qui sont derrière cette flambée.
Les professionnels du secteur pointent du doigt le circuit informel et demandent l’intervention des pouvoirs publics pour stopper ce phénomène qui continue à prendre de l’ampleur.
En effet, plusieurs commerçants de fruits et légumes non affiliés des représentations syndicales ont dénoncé hier les conditions dans lesquelles se fait la distribution des produits depuis les régions connues pour leur production jusqu’à Oran.
Pour ne citer que le cas de la pomme de terre, certains intermédiaires ayant flairé le filon n’ont pas hésité à se rendre jusqu’à la région d’Oued Souf pour s’approvisionner en pomme de terre qu’ils achètent entre 25 et 30 DA le kilo pour la revendre par la suite aux prix actuel qui est de 80 DA.
Les détaillants en fruits et légumes se disent impuissants face à la concurrence imposée par ces intermédiaires qui recourent souvent à l’achat de camions semi-remorques de pommes de terres pour la stocker et la revendre par la suite aux prix du marché.
Certains n’ayant pas de moyens de transport sont contraints de louer des véhicules pour acheminer tous ces produits depuis Mostaganem jusqu’aux localités dépendant d’Oran. C’est le cas de Béthioua, d’Arzew, de Mers El Haddjaj et tant de communes où les commerçants dépensent souvent entre 3.000 et 4.000 DA comme frais de transport. «Si nous voulons nous approvisionner à partir d’El Oued, il faut débourser jusqu’à 30.000 DA», pour le transport ironise un commerçant.
Ces dépenses sont, en effet, incluses dans le prix de vente de ces fruits et légumes et le seul à les subir est le père de famille. Les détaillants préconisent la mise en place de trains de marchandises, un moyen de transport sûr mais aussi rentable pour minimiser le coût et surtout ravitailler ces localités limitrophes à partir de ces régions.
Cette solution aura vraisemblablement son impact sur la baisse des prix, une suggestion que les responsables doivent prendre en considération. Mais pour le consommateur, l’Etat à travers ses services doit contrôler le marché en instaurant des mécanismes pour la protection des consommateurs de cette frénésie des prix imposée par l’informel.
A. Souleimane