Les combats armés meurtriers, ayant éclaté le 23 mai à Sanaâ entre forces fidèles au Président et un puissant chef tribal rallié à l’opposition, semblent loin de prendre fin.
Hier encore, des combats de rue opposaient les forces du président Ali Abdallah Saleh et les combattants tribaux à Sanaâ et des heurts avaient lieu dans la ville sudiste de Zinjibar, otage d’extrémistes armés. A Sanaâ, les habitants d’Al-Hassaba, quartier où se concentrent les combats, dans le nord de la ville, ont passé une nouvelle nuit blanche en raison des tirs de tous calibres à la faveur desquels les hommes de l’influent chef tribal, Sadek al-Ahmar, se sont rapprochés du siège de la Présidence. Trente-neuf personnes ont été tuées, selon un bilan obtenu auprès de deux hôpitaux de Sanaâ.
La plupart des victimes sont des membres des forces fidèles à M. Saleh ou des combattants du chef tribal. Les combats ont toutefois baissé en intensité dans la journée de mercredi. Parallèlement, un camp de la 4e brigade de l’armée située près du siège de la Radiotélévision a été touché par plusieurs obus, de même que le siège du ministère de l’Intérieur, ont affirmé des témoins.
Les autorités ont accusé les forces du général Ali Mohsen al-Ahmar, rallié à la contestation et sans lien de parenté avec le chef tribal, de prendre part aux combats aux côtés de ce dernier.
Les troupes du général dissident contrôlent le nord et l’ouest de Sanaâ, le camp de Saleh tient le reste de la ville. Aussi dans le Sud, la ville de Zinjibar était le théâtre d’affrontements entre ses nouveaux occupants, des extrémistes, et des militaires qui l’encerclaient. Deux civils pris dans les combats ont été tués et cinq extrémistes blessés, a annoncé une source hospitalière. La révolte réprimée au Yémen dure depuis quatre mois devant le refus de Salah de quitter le pouvoir. Depuis le 23 mai dernier, ont éclaté des combats armés meurtriers à Sanaâ entre forces fidèles au Président et un puissant chef tribal rallié à l’opposition. Un nouveau tournant pour la révolte yémenite.
Pour la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, la fin de la crise du Yémen est liée au départ de M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans. «Nous ne pouvons espérer d’issue au conflit à moins que le président Saleh et son gouvernement ne se retirent pour permettre à l’opposition et à la société civile d’entamer une transition vers des réformes politiques et économiques», a-t-elle déclaré. Il est à noter que la situation au Yémen, qui ne cesse de se détériorer, fera l’objet de discussions du principal conseiller du président américain Barack Obama pour l’antiterrorisme, John Brennan, avec les dirigeants d’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis, où il est attendu prochainement. Pour sa part, l’Italie a annoncé la fermeture temporaire de son ambassade au personnel diplomatique Yémen et le rapatriement de ses ressortissants face à la situation chaotique.
R. I. /AFP