Les clubs de l’élite privilégient toujours la préparation à l’étranger Plus un «luxe» qu’une garantie de réussite ?

Les clubs de l’élite privilégient toujours la préparation à l’étranger Plus un «luxe» qu’une garantie de réussite ?

Nécessité de faire la préparation d’intersaison ici ou ailleurs ? Les avis divergent tout comme les résultats en fin de saison. Faire le stage de pré-saison à l’étranger est devenu presque une normalité pour les clubs algériens.

Sur le Vieux Continent, chez les voisins Tunisiens ou Marocains, l’essentiel est de fuir la vétusté et le manque d’infrastructures en Algérie. Un problème récurrent et persistant dans un environnement footballistique où le professionnalisme est juste un décret. Une vitrine dont l’envers du décor rappelle la triste réalité d’une balle ronde où rien ne tourne normalement.

Une mode et à quel prix ? A ce jour, on compte 3 000 clubs algériens affiliés à la Fédération algérienne de Football (FAF), répartis sur 48 wilayas. Un nombre impressionnant et une passion grandissante pour un sport roi qui a toujours la cote en hausse. En parallèle, les efforts de l’Etat pour tenter de satisfaire les exigences d’une discipline capricieuse en termes infrastructurels demeurent insuffisants.

En tout cas, ce n’est «toujours pas assez» pour offrir, aux clubs de l’élite notamment, les conditions nécessaires pour effectuer une préparation en bonne et due forme selon les présidents de clubs. Il est vrai que certains grands teams des meilleurs championnats au monde font leur préparation extra-muros. On citera les deux Manchester (City et United), le Real Madrid, le Paris Saint-Germain… etc.

Ces équipes font ce qu’on appelle des «pre-season tour» (tour de pré-saison) et font d’une pierre deux coups. Primo, elles vont dans les centres de préparation huppés afin de faire le plein de batterie. Secundo, le but de ces tournées est d’amasser de l’argent en faisant des opérations marketing et de la promotion avec des matchs d’exhibition qui se jouent souvent à guichets fermés. Le rêve et le professionnalisme dans toute sa splendeur.

Si ailleurs on fait des bénéfices, ici on se permet de dépenser, ou presque dilapider, l’argent public, puisque tous les pensionnaires de la division supérieure vivent des subventions étatiques qu’octroie le ministère des Sports. Cependant, opter pour la préparation à l’étranger n’a jamais été un

gage de réussite où un avantage flagrant, sur le plan purement sportif et athlétique, qui permet de réaliser de meilleurs résultats. Pour preuve, l’USM Alger, qui n’est autre que le champion d’Algérie en titre, a décidé de

se préparer ici l’an dernier sur décision de l’entraîneur Rolland Courbis à l’époque. Contrairement à ce que l’on pouvait penser de cette décision, qualifiée d’«étrange» à l’époque, les Rouge et Noir ont pu tenir le coup et livrer un bel exercice montrant de très bonnes aptitudes physiques tout

au long de la saison. Pour ce qui est du coût des regroupements à l’étranger, les présidents de clubs sont presque unanimes. «Faire un stage en dehors du pays, dans un centre où il y a toutes les commodités, en plus de jouer 3 matchs amicaux au minimum, nous revient moins cher que de séjourner dans un hôtel à Alger sans s’entraineur où faire des joutes amicales», a fait savoir Abdelkrim Medouar, président de la Sspa de l’ASO. Dans ce sillage, il est utile de signaler que l’USM Alger n’avait joué aucun match de préparation. Cela n’a pas empêché pour autant les Rouge et Noir de brandir le bouclier de la Ligue 1 Mobilis et dominer presque outrageusement la compétition. Pour clore,

l’entraîneur du CABBA (Ligue 2 Mobilis) , Mohamed Mihoubi, a révélé que ses poulains ont du faire l’impasse sur deux matchs amicaux et des séances d’entraînements nocturnes pendant le stage précompétitif, qui s’est tenu du 16 au 26 juillet dernier à Staoueli (Alger), à cause de… l’éclairage. A l’aube de la cinquième saison de professionnalisme on semble avancer en … arrière.

M. T.