En Algérie, plus de huit millions d’élèves, dont 700 000 nouveaux, ont repris dimanche 9 septembre le chemin de l’école.
Un rendez-vous très redouté par beaucoup après les menaces de grève proférées par les enseignants et le problème des classes surchargées.
Dans les provinces de Biskra, Blida, Tiaret, Alger, Djelfa, Jijel, Aïn Defla et Tebessa, les classes sont surchargées, ce qui nuit à la qualité de l’enseignement et à la performance académique.
Le gouvernement a promis de passer à l’action pour tenter de soulager le problème.
« Nous allons étudier avec les walis des régions concernées par la surcharge des classes les moyens de pouvoir finaliser la construction de huit lycées dans un délai qui ne devrait pas dépasser trois mois », a déclaré dimanche à l’agence APS Abdellatif Baba Ahmed, ministre de l’Education nationale. « En attendant la réception de ces infrastructures, des solutions palliatives seront trouvées en concertation avec les directeurs de l’éducation des provinces touchées par la surcharge, notamment au niveau des lycées. »
Avant l’arrivée des premiers élèves, Magharebia a rencontré des enseignants au lycée Kasdi Merbah à Alger. Ils se sont plaints des difficultés à assurer efficacement leurs cours dans des classes surchargées.
« On se retrouve, pour la cinquième année consécutive, devant des classes qui comptent plus de quarante élèves, alors que la moyenne retenue est de vingt-huit par classe », a ainsi expliqué Ibrahim, professeur de français.
Une inquiétude que l’on retrouve chez les parents d’élèves. Certains se trouvent obligés d’inscrire leurs enfants à des cours de soutien, parce qu’ils assimilent très mal les apprentissages en classe.
Les tensions se sont également aggravées après les menaces de grèves lancées par les syndicats d’enseignants. Ces derniers exigent le versement de la deuxième tranche des rappels à la date convenue entre le gouvernement et les syndicats. Ces rappels devaient initialement être versés en juillet dernier, avant d’être reportés à septembre.
Mais si certains enseignants ont abandonné leur mot d’ordre de grève, ceux affiliés au Syndicat national des personnels de l’enseignement communal et professionel envisagent un débrayage du 16 au 18 septembre pour faire entendre leurs revendications.
Dans un communiqué publié samedi 8 septembre, les membres de ce syndicat « exigent la révision de leur statut, de leur régime indemnitaire validé en conseil des ministres en février 2012 et l’intégration des corps communs dans le secteur de l’éducation ». Ils réclament également « la généralisation de la prime de rendement à 40 pour cent au lieu de 30 pour cent, une revalorisation du salaire de base pour les travailleurs et la prime du Sud ».
Pour sa part, le gouvernement algérien a décidé d’allouer une enveloppe de 50 milliars de dinars au profit des élèves issus de familles démunies. Cette aide consistera en des distributions de fournitures scolaires, de cartables et de tabliers, en plus de la prime de scolarité.
Trois millions d’élèves issus de familles démunies recevront 3 000 dinars, tandis que la mesure portant sur la gratuité des manuels scolaires concernera cette année quatre millions d’élèves.