Les repas sont proposés entre 800 et 1000 DA Pour accéder à un restaurant, il faut réserver au préalable.
Il n’est pas facile de se nourrir à Alger lorsqu’on veut éviter les restaurants où les repas sont servis gratuitement.
Les citoyens cherchent ainsi désespérément un endroit pour rompre le jeûne à Alger. Au coeur des grandes rues, boulevards et artères de la capitale, la quasi-majorité des restaurants sont fermés en ce mois de Ramadhan.
Ces endroits destinés à accueillir les gens de passage ou vivant seuls à Alger, manquent cruellement. Y a-t-il un restaurant ouvert?
C’est l’une des questions qui revient à la bouche des citoyens rencontrés à Alger en ce premier jour de Ramadhan à quelques minutes de la rupture du jeûne. En effet, il est 19h30 et les grands boulevards d’Alger-Centre sont déserts. Il n’y a que les mendiants et quelques retardataires.
La circulation automobile est presque nulle. Les commerces ont, en partie, baissé rideau tandis que les rares restaurants ouverts sont réservés à une clientèle ayant des réservations. «Je suis passé voir deux restaurants. L’un à l’avenue Pasteur et l’autre à place Maurice-Audin, les deux sont déjà réservés. Et puis, même s’ils ne le sont pas, les plats ne sont pas à notre portée. Ils visent une clientèle aisée. Les repas sont proposés entre 800 et 1000 DA. Le client est même dans l’obligation de payer d’avance pour un mois», témoigne Farouk, peintre à Alger et dont la famille est installée à Béjaïa. Et de tempêter: «Si les autorités veillent à l’application de la loi et se soucient du bien-être du citoyen, elles exigeront de tous les restaurants d’ouvrir pour ne pas punir ceux qui n’habitent pas à Alger, mais qui y transitent pour diverses raisons.»
Lui emboîtant le pas, son compagnon, Hakim, qui travaille dans une agence de communication renchérit: «Depuis 18h, je cherche un restaurant où je pourrai rompre le jeûne, mais hélas, tous ceux que je connais sont fermés.»
A Ben Aknoun, El Biar et Hassiba Ben Bouali, il n’y a pas l’ombre d’un restaurant ouvert. Pourtant, tous les commerçants, tonne-t-il, savent qu’il y a des milliers de salariés et d’ouvriers exerçant dans des secteurs différents qui sont locataires et qui mangent à l’extérieur.
Alger, c’est la capitale où se regroupent des gens venus des quatre coins du pays et même des étrangers. Ils sont là en qualité de passagers ou de travailleurs. «Franchement, j’ai honte de ma capitale. Tout est fermé, d’ailleurs à 20h durant les autres jours de l’année, alors qu’il y a des villages qui sont plus animés, où des commerces sont ouverts même à des heures tardives de la nuit. C’est complètement absurde!», s’indigne Hocine.