Toutes les dispositions, prises pour alléger les formalités afin de faciliter la délivrance du fameux acte de naissance S 12, document nécessaire à l’obtention de la carte d’identité ainsi qu’au passeport biométriques, n’ont pas atténué la tension sur le service chargé de cette opération au niveau de l’APC d’Oran, où, chaque jour, de longues et pénibles chaînes humaines se forment à partir de quatre heures du matin, nous a-t-on indiqué et comme le montre si bien notre photo prise à six heures du matin, les uns pour déposer la demande et les autres pour effectuer le retrait de cet acte.
Malheureusement pour certains, le rendez-vous fixé par l’administration à cet effet n’est souvent pas respecté, avons-nous constaté sur place. Le problème se pose crucialement aux personnes, dont la validité de l’ancienne carte nationale d’identité (CNI) est arrivée à expiration, et, il leur est impossible d’effectuer des retraits d’argent auprès des banques ou des agences postales sans ce document. «Pour me dépanner, j’ai libellé un chèque au nom de nom fils, car ma CNI n’est plus valide», nous a confié un retraité.
Ceux qui souffrent également de cette situation sont les élèves scolarisés du moyen et du secondaire, qui se préparent aux prochains examens, ainsi que ceux qui cherchent à s’inscrire au niveau des différents centres de formation professionnelle, où la carte nationale d’identité est exigée. Un collégien, que nous avons rencontré, parmi la foule, au niveau du guichet de retrait de l’acte de naissance S 12, nous a montré le bon de dépôt de dossier, où la date du retrait de son acte a été fixée au 20 août.
«Comme vous prouvez le constater, le mois d’août est passé et le mois de septembre touche à sa fin et mon acte de naissance n’est toujours pas prêt», ajoutant : «Pendant les vacances, ça ne me dérangeait pas de me déplacer ici pour faire la queue et me renseigner. Mais maintenant, je suis obligé de m’absenter du CEM.».
Ayant remarqué qu’une jeune fille a quitté nerveusement le guichet, nous nous sommes rapprochés d’elle pour en connaître les causes. Celle-ci était accompagnée par son père, lequel est intervenu pour nous expliquer que l’acte qu’il voulait retirer concernait sa fille. Quelques jours auparavant et sans vérifier, l’agent lui avait rendu le bon en lui faisant savoir que c’était à elle de venir récupérer son acte de naissance. Hélas, lorsque celle-ci est venue et, bien sûr, après avoir subi la même et rude épreuve de la queue, elle est repartie les mains vides.
« Après avoir minutieusement vérifié parmi les dossiers, le préposé au guichet est revenu lui dire qu’il était désolé et que son acte n’était pas encore prêt », nous révéla notre interlocuteur à bout de nerf. Lorsqu’une personne quitte le guichet avec son acte en main, ses camarades lui lancent : «Ça y est, tu as obtenu le visa. Bonne chance et fais en sorte de ne plus jamais revenir ici.»
Il est important de signaler que, parmi les postulants, certains viennent de loin, c’est-à-dire hors wilaya et il n’est pas utile pour nous de faire tout un dessin pour raconter ce dérangement et les frais, qu’ils engagent pour le déplacement.
Au niveau du guichet de dépôt de dossiers, nous avons constaté que ces personnes passaient en priorité. Mais, le problème se pose pour eux lorsqu’ils viennent pour récupérer leurs actes et qu’ils apprennent qu’il faut revenir un autre jour.
Il est à noter que cette malheureuse et épouvante situation est vécue même devant les guichets de rectification des erreurs et celui des actes manquants du service de l’état civil.
Elle ne manque pas de créer de fâcheuses réactions de la part des citoyens, qui ne cachent pas leur ras-le-bol. Il est également utile de préciser que cette situation n’existe pas dans les petites communes, où les actes de naissance S 12 sont délivrés aux citoyens en l’espace d’une à deux heures de temps et la délivrance des actes de naissance n° 12 en l’espace de quelques minutes seulement.
A. Bekhaïtia