Les citoyens de Diar El Mahçoul et de Confort bloquent la route

Les citoyens de Diar El Mahçoul et de Confort bloquent la route

Hier, une longue file de véhicules antiémeutes étaient stationnés le long de la route. A l’intérieur, des policiers sur le qui-vive.

Quelques mètres plus loin, des jeunes se préparent à un nouvel affrontement avec les forces de l’ordre dans le quartier de Diar El Mahçoul. Les protestataires revendiquent des logements décents.

Sur la voie menant vers Riadh El Feth, les conducteurs étaient priés de rebrousser chemin par les services de sécurité et les protestataires qui montrent des signes de virulence à l’égard de ceux, soupçonnés d’appartenir à une institution étatique de quelque nature que ce soit. Lors d’un échange de propos avec un jeune, celui-ci fulmine :

«Depuis 1984, nos parents sont gavés de promesses sans résultats alors que des personnes possèdent plusieurs logements.» «Les logements de Garidi nous étaient destinés mais ont été détournés au profit de personnes ayant des relations ou des liens de parenté avec des gens influents.» A 15h, ils étaient quelques dizaines de jeunes des quartiers Diar El Mahçoul et Confort (commune d’El Madania, Alger) à s’affairer au blocage de la route à l’aide de barrières, de pneus et autres véhicules calcinés les jours précédents.

Au vu de la résolution dont font preuve ces jeunes, il est plus que probable que le nombre devrait prendre augmenter à la tombée de la nuit.

Il est à rappeler que les jours précédents, marqués par des émeutes, des jeunes de ce quartier ont dénoncé l’attitude du wali d’Alger et des autorités locales qu’ils accusent de «ne pas tenir leurs promesses». «Nous vivons dans des conditions lamentables et les autorités ne semblent pas ressentir notre mal-vivre», ragent-ils.

D’autres jeunes étaient occupés à ramasser des pierres, des barres de fer et autres objets pour les utiliser contre les forces de police en retrait. Des cocktails Molotov ainsi que tout autre moyen devront être utilisés encore une fois par les manifestants. Pour les policiers, la nuit promet d’être très active car la situation peut dégénérer à tout moment. Tous pointent du doigt le wali d’Alger, lequel «a fait des promesses sans les tenir».

«Depuis 1962, les habitants de ce quartier vivent dans des conditions intolérables et le wali, qui avait promis de reloger ces derniers fin 2010, n’a pas tenu ses promesses», lance un homme la trentaine accompagné d’un enfant. «Si nos parents ont attendu pendant 20 ou 30 ans, nous, nous exigeons une solution le plus tôt possible», lancent ces derniers, qui ajoutent sur un ton menaçant : «Nous maintiendrons la tension jusqu’à obtention de logements garantis par la Constitution.»

D. Mentouri