Hier matin, comme les jours précédents, les différents bureaux de poste que compte la ville d’Oran se sont retrouvés bondés de monde et ce, bien avant l’ouverture des portes. A la veille de l’Aïd, des retraités et autres usagers, ont répondu présents en masse une à deux heures avant l’ouverture. Les dépenses conséquentes de la fête obligent, le budget des citoyens a été mené à rudes épreuves et les poches se sont très vite retrouvées vides.
À la vue du nombre impressionnant des usagers se trouvant devant les différents bureaux de poste et en proie à un débordement sans précédent, chaque bureau de poste a décidé de sa propre organisation et ce, afin de satisfaire la demande de leurs abonnés.
Au niveau de celui d’Eckmühl par exemple, les détenteurs de CCP accédaient à l’intérieur par groupe de vingt à trente personnes, entre hommes et femmes, alors que les autres abonnés patientaient dehors. La situation était particulièrement éprouvante pour les personnes âgées, incapables de tenir debout pendant des heures.
Certains d’entre eux, déjà épuisés s’asseyaient à même le sol, attendant leur tour de passage. Au niveau du bureau de poste de Haï El Badr, situé à proximité du marché des Mimosas, les usagers venus également en nombre, ont réussi à tenir tous à l’intérieur mais dans quelles conditions!
En effet, le nombre important de personnes présentes dans cet endroit clos engendrait une atmosphère irrespirable largement accentuée par la chaleur suffocante de ces derniers jours. «Je ne sais pas si la climatisation est en marche, en tous les cas je ne ressens pas son effet.
La chaleur est insupportable de même que l’odeur qui se dégage à l’intérieur», dira une femme sortie respirer un peu d’air frais avant de reprendre sa chaîne.
La seule bonne nouvelle qui caractérisait la matinée d’hier c’était la disponibilité de liquidité qu’un grand nombre d’abonnés appréhendaient. «Au moins l’argent est disponible, mais pour combien de temps? À la vue de ces personnes présentes, je doute que toutes pourront encaisser leur pension», dira une autre dame rencontrée au niveau du bureau de poste d’Eckmühl.
Du coté de la poste de Haï Oussama, ex Boulanger, la situation n’était guère différente des autres bureaux de poste que nous avons sillonnés hier matin. Le nombre de citoyens qui patientaient à l’extérieur était largement plus important que celui enregistré à l’intérieur. Une chaîne humaine impressionnante caractérisait les alentours du bureau de poste en question.
La situation a fini par décourager plus d’un usager à faire la chaîne pour encaisser. «Même si je suis dans le besoin, je doute que je puisse attendre durant de longues heures. Je préfère retenter ma chance, un peu plus tard dans l’après-midi», dira un retraité que nous avons rencontré.
A noter que ces files d’attente interminables sont au rendez-vous à chaque échéance et la situation finit toujours par exaspérer l’ensemble des citoyens. Ces derniers ressentent toujours un sentiment d’indignation et de colère au goût très amer.
Zitouni M.