Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), a estimé que le taux de participation aux élections législatives du 10 mai «n’était pas à la hauteur de ses espérances» mais ce taux reste, pour lui, «respectable» compte tenu des crises qu’a traversées l’Algérie depuis l’instauration du pluralisme politique, y compris le taux enregistré lors des élections législatives de 1991. Lors de son discours, à l’ouverture des travaux de la 6e session du conseil national de son parti, qui s’est tenue ce week-end à Zéralda, Ahmed Ouyahia, a fait sa propre lecture et ses observations sur les dernières législatives estimant que «le peuple a exprimé son attachement à la stabilité du pays et au régime démocratique» et a prouvé qu’«il n’a pas oublié les évènements tragiques de la décennie noire».
Pour le secrétaire du RND, le rendez-vous du 10 mai a prouvé l’adhésion du peuple au processus de reconstruction engagé par le président de la République visant à approfondir la pratique démocratique et les réformes engagées et celles attendues. M.Ouyahia n’a pas omis de revenir sur la conjoncture internationale qui a caractérisé le déroulement des législatives, estimant que «l’Algérie a prouvé au monde que son système démocratique évolue et s’améliore» et «la présence des observateurs étrangers leur a permis de constater la transparence du scrutin et son caractère démocratique».
Le scrutin a prouvé aussi l’efficacité des réformes politiques engagées par le président Bouteflika en avril 2011 à travers notamment la loi sur les partis politiques et la participation de la femme dans les assemblées élues qui a permis d’avoir un «taux considérable» estimé à plus de 150 femmes au Parlement. Le conseil national du RND a été également une occasion pour son secrétaire général d’évaluer la participation de son parti à ces élections.
A ce propos, il a relevé la «concurrence rude» qui a marqué ce scrutin à travers le nombre important de listes ayant participé à ce rendez-vous, «ce qui a donné lieu à la division des voix des électeurs». Cette situation, dira M. Ouyahia, «a donné lieu à des situations regrettables qui ont atteint l’unité du parti».

Le RND a reculé dans 15 wilayas, préservé sa place dans 17 wilayas, s’est amélioré dans 16 et a maintenu son score au sein de la communauté algérienne à l’étranger, restant ainsi «la deuxième force politique du pays». Au niveau de l’Assemblée, M. Ouyahia estime que le parti a enregistré un «saut qualitatif» à travers le rajeunissement de ses députés, la qualité des membres et la présence de 23 femmes, soit 33%.
Le secrétaire général du RND a reconnu la difficulté liée au mode de scrutin en Algérie, raison pour laquelle le parti doit lancer dès maintenant les préparatifs des élections locales attendues à la fin de l’année en cours. M. Ouyahia prévoit la multiplication des listes des candidats, qui sera plus importantes que celles enregistrées lors des législatives, et la difficulté liée au taux du suffrage minimum estimé à 7%.