Un appel lancé pour la fourniture de 1,5 million de tonnes
’Algérie va importer 1,5 million de tonnes de ciment supplémentaires pour combler le déficit et faire face à la demande importante induite par de vastes chantiers (autoroute est-ouest, métro, construction de logements …).
Un premier quota de 600.000 tonnes avait été réceptionné en novembre dernier suite au programme d’ un million de tonnes à importer décidé au mois de juin par le gouvernement. Ainsi, les cimenteries de Zahana de Mascara, de Aïn Kebira à Sétif, Hamma Bouziane Mascara, ainsi que celle d’Alger ont lancé un appel dans ce sens pour la fourniture de cette quantité et qui sera réceptionnée à raison de 350.000 tonnes pour les ports d’Oran, Bejaia et Annaba et pour 450.000 tonnes pour le port d’Alger.
Pour juguler la crise qui s’est emparée du marché du ciment, le gouvernement avait prévu l’importation de un million de tonnes de ciment en 2009 tout en fixant les marges en matière de commercialisation de ciment, un décret exécutif a été promulgué le 22 juillet 2009.
Selon les revendeurs-distributeurs de matériaux de construction, la hausse des prix – et des fois la tension sur ce matériau- est due à la spéculation alors que les grossistes invoquent des difficultés d’approvisionnement qui tiennent à « la préférence » des unités de production pour les promoteurs en charge des marchés publics. D’où une grande rétention et « une spéculation sur les prix » que les clients dénoncent.
Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme a imputé cette situation « à la grande consommation de cette matière première surtout lors de la période s’étalant d’avril à septembre». Cette période est aujourd’hui dépassée et la tension persiste. Il est vrai que le ciment, de par sa nature, est « difficile à stocker » pour envisager de grosses quantités car « cela ne peut durer plus de trois à six mois », selon des entrepreneurs.
En août, avec la mise en garde du ministère de Commerce, il y avait une certaine accalmie avec des descentes de contrôle sur les points de vente mais ça n’a duré que le temps d’une campagne.
Il est évident que s’il y avait une production suffisante, le problème ne se serait pas posé pas. Mais le marché est loin d’être stabilisé quand bien même les premières quantités de ciment importé étaient déjà injectées dans le circuit de distribution.
UNE EXTENSION DES CAPACITÉS DE PRODUCTION DE 6 MILLIONS DE TONNES EN 2012
Les chiffres liés à la production locale sont « théoriques », nous a confié un opérateur, la spéculation a toujours caractérisé notre économie.
Car il faut dire que les unités de production subissent de temps à autre des « perturbations » sans oublier les maintenances programmées.La plus récente perturbation a eu lieu à l’unité de Chlef. Déjà, en mettant de côté les investisseurs privés (8 millions de tonnes/an pour le groupe Lafarge qui a repris l’unité de M’sila), les responsables du ministère de l’Industrie situent la capacité de production des douze cimenteries publiques à 11,6 millions de tonnes. Elle ne devrait atteindre 18 millions de tonnes par an qu’en 2012.
Par ailleurs, le géant français des matériaux de construction, Lafarge, dont la capacité de production actuelle est de 8 millions de tonnes par an, compte produire 15 millions de tonnes de ciment par an en Algérie à l’horizon 2015.Mais la consommation actuelle de ciment est de l’ordre de 18 millions de tonnes, selon des chiffres officiels. L’écart existe toujours en attendant les nouveaux investissements projetés.
Les responsables du holding qui a la responsabilité des entreprises publiques de ciment ont annoncé récemment un programme d’extension des capacités de production en 2012 pour un investissement total de 780 millions de dollars. On s’attend à des offres de ciment estimées à 6 millions de tonnes supplémentaires/an pour les cimenteries de Aïn El Kebira (Sétif), Chlef et Béni Saf (Aïn Témouchent).
En raison de l’insuffisance de la production, l’agence du patrimoine minier a proposé, à l’intention des investisseurs potentiels, deux sites de production en 2010. D’autres opérateurs ont décidé de s’impliquer également dans la production de ciment, dont Sonatrach, entre autres.
Kaddour D.