Les chutes de pluie se suivent et se ressemblent, comme la situation à El Bahia où rien ne semble avoir changé: La ville se noie dans un verre d’eau !

Les chutes de pluie se suivent et se ressemblent, comme la situation à El Bahia où rien ne semble avoir changé: La ville se noie dans un verre d’eau !

La pluie a de nouveau fait son apparition hier dans la wilaya d’Oran, sans interruption pendant plus de six heures. Ces pluies étaient cependant fines. En dépit de cet avantage, les eaux ont commencé à stagner dans plusieurs endroits de la ville, comme à hai Fellaoucen (El Barki), à Dhaya (Petit Lac).

Les canalisations ont été malheureusement vite saturées, probablement parce qu’obstruées, comme d’habitude. La stagnation a été constatée des heures durant, et de ce fait, d’importantes flaques se sont formées et ont empêché par endroits, des citoyens de traverser ou de descendre de taxi ou de bus, notamment au niveau du terminus de la ligne 29.

En effet, si à Es Sénia la situation s’est remarquablement améliorée et plusieurs points noirs ont été éradiqués, ainsi que sur le CW 33, où quelques petites flaques se sont formées et vite absorbées, à El Barki, rien n’a changé bien que des travaux de réhabilitation du réseau d’assainissement aient été effectués. Les éboueurs ont été mis en alerte, pour aider à l’écoulement des eaux pluviales et permettre une meilleure fluidité. Sur le CW 35, par exemple, rien n’a changé.

Non seulement les canalisations de collecte d’eaux pluviales ont très mal fonctionné, mais non bitumées, après l’achèvement des travaux, elles ont donné lieu à des patinoires de boue, qui une fois le beau temps revenu, réduiront la bande carrossable de la chaussée. Un fait que nous avons toujours dénoncé, photos à l’appui.

La réalité est que les milliards injectés pour mettre en place un réseau de collecte des eaux pluviales, ne semblent pas avoir profité à la population. Cette situation met dos au mur les responsables du bureau d’étude et du maître de l’ouvrage, auxquels des comptes devraient être demandés, d’autant plus qu’en temps voulu, nous avions alerté l’opinion publique et les responsables, à travers un article intitulé «Le même constat aux mêmes endroits», publié dans notre édition n° 2517 du 18 janvier passé. «Des milliards ont été jetés par les fenêtres, rien n’a été réellement concrétisé, les premières averses ont dévoilé la malfaçon. Qui contrôle les dépenses ?», s’interrogera un habitant du quartier.

A Petit Lac qui a également connu des travaux de réhabilitation du réseau d’assainissement, des éboueurs et des habitants sont intervenus pour dégager les eaux pluviales des lieux, les aspirant avec un système de tuyau, pour rendre la circulation plus fluide aux automobilistes.

«A chaque fois, c’est la même situation, je me demande à quoi ont servi les travaux de rénovation du réseau d’assainissement, puisque nous souffrons toujours des inondations ? Les avaloirs sont toujours bouchés et les nouvelles canalisations n’absorbent pas grand-chose. Il faut d’ailleurs laisser faire le temps pour que l’eau soit aspirée.

C’est lamentable», dira un citoyen, avant d’ajouter : «Avant, nous disions que la situation allait s’améliorer une fois le réseau réhabilité, mais maintenant nous n’avons rien à espérer, car rien ne semble indiquer que les choses vont changer un jour».

D’autres endroits de la ville ont été bloqués à la circulation comme au carrefour Cherfaoui où les agents de nettoiement aidés par des citoyens, sont intervenus pour dégager les eaux en débouchant les avaloirs, ce qui a permis d’alléger la circulation vers 11 heures. Néanmoins, c’est dans la crainte et l’angoisse que certains habitants ont vécu le retour de la pluie. Pour ces personnes, les dégâts matériels risqueraient d’être importants.

Ainsi, des toitures ont été endommagées à hai Nasr (Derb). «J’ai vite sorti les enfants et mon épouse que j’ai mis à l’abri chez les voisins», raconte un riverain. «J’ai tenté de faire sortir quelques affaires, alors que l’eau de la pluie s’infiltrait dans la maison, mais ce n’est pas possible de tout dégager», poursuit notre interlocuteur.

A Oran, chaque chute de pluie est accompagnée de dégâts. C’est devenu inévitable. Et pourtant, ce n’est que de simples pluies, rien de très grave en somme, comme les chutes qui ont eu lieu à l’Est du pays. Nous nous demandons quelle aurait été l’ampleur des dommages, si ça avait été le cas à Oran ? «Je ne suis pas étonné, car cela a toujours été ainsi avec les pluies», affirme un citoyen.

Un sentiment de lassitude, d’impuissance dans certains endroits de la ville, de la part d’une population qui se sent comme prise en otage à cause de la mauvaise gestion. Le problème n’est pourtant pas nouveau, mais une fois de plus, la ville se noie… dans un verre d’eau.

Pourquoi une telle situation pénalisante subsiste toujours, alors que les gestionnaires de la ville avaient promis que le problème de l’évacuation des eaux de pluie sera définitivement résolu, et que les avaloirs seront curés ? Encore faut-il que les élus soient présents lors des sessions de l’APC, ce qui n’a pas été le cas hier. Il apparaît indéniable que les priorités du citoyen soient reléguées au second degré.

G. Selma