Plusieurs dizaines de chômeurs ont répondu à l’appel du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (CNDDC) à une marche pacifique aujourd’hui dans la ville de Ouargla, dans le Sud du pays. Munis de banderoles et de pancartes sur lesquelles on pouvait lire «halte à la hogra !», «on veut du travail !» ou encore «les chômeurs exigent le départ du ministre», les manifestants ont arpenté les différentes rues de la ville pour se rassembler devant le siège de la wilaya, a-t-on appris d’une source locale.
Les chômeurs estiment avoir été floués et réclament ni plus ni moins que le départ du responsable du secteur de l’emploi. «Nous ne voulons plus de ce ministre qui n’a pas daigné nous recevoir.
Nous avons organisé plusieurs rassemblements ici et à Alger, en vain. Les portes de son ministère nous sont toujours restées fermées», a dénoncé un des chômeurs. Pour les manifestants, le ministre du Travail et de l’Emploi, Tayeb Louh, est la «cause» de tous leurs maux. Leur mouvement de protestation d’aujourd’hui vise essentiellement à dénoncer et à condamner la discrimination dans le marché de l’emploi et s’opposer à la violence à l’égard des droits des jeunes chômeurs.
La wilaya de Ouargla a enregistré plusieurs manifestations de ce genre au cours de ces dernières années. Dotés depuis 2008 de la CNDDC, les chômeurs, très nombreux dans cette wilaya qui abrite la plus grande base pétrolière du pays, exigent comme tout Algérien, le droit au travail. Leurs manifestations pacifiques virent parfois à l’émeute. Mais leur combat continue. Car, pour eux, le problème est plutôt politique. «Les demandes d’emploi dans la wilaya sont au nombre de 15 000. L’offre est de plus de 40 000 chaque année.
Rien donc ne justifie le non accès des chômeurs de cette wilaya au travail», a relevé l’un des manifestants qui n’a pas hésité à pointer du doigt la «mafia de l’emploi» qui gangrène les institutions locales spécialisées. Malgré le refus des pouvoirs publics de les écouter et d’accéder à leurs revendications, les chômeurs de Ouargla affichent une volonté de fer et comptent poursuivre leurs actions de protestation «jusqu’au bout».
Sonia B.