Les choix des Algériens varient selon les priorités: Le logement avant la voiture

Les choix des Algériens varient selon les priorités: Le logement avant la voiture
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Intervenant en pleine période de réduction des budgets, des centaines et des milliers de citoyens préfèrent retarder l’achat des véhicules, d’occasions ou neufs, rien que pour répondre aux besoins de logements, pendant que des dizaines d’affairistes habitent dans des gourbis et roulent en mêmes temps, dans de grosses cylindrées. Bouleversement de l’échelle des valeurs ou égocentrisme ? Les deux sont de mauvais exemples pour le peuple.

Evoluant dans une conjoncture économique et sociale qui diffère de loin des temps ou le prix du pétrole a dépassé les 100 Dollars/baril, le marché de l’automobile neuve ou d’occasion connaît des hauts est des bas ces derniers mois.

Situé à la croisée des chemins, les différents protagonistes du marché de l’automobile d’occasion enregistrent deux situations différentes.

Les premières catégories, plus vulnérables, entre vendeurs et revendeurs, pensent à liquider ou brader leurs voitures, à un prix plus ou moins raisonnable, la deuxième catégorie de ces commerçants prennent tout leur temps, avant de trouver des acheteurs potentiels, pour faire une bonne affaire commerciale.

En effet, l’offre et la demande varient d’une personne à une autre et d’une période à une autre qui se présente sous plusieurs aspects psychologique, sociologique ou commercial purement dit et selon la natures et l’évolution du marché des besoins et de la demande.

«Pour faire face au payement du logement AADL, je dois vendre ma 206 année 2003, même au prix de son achat qui ne dépasse pas les 540.000 Da, sans climatisation. ‘’Hatba’’. Je n’ai pas d’autre choix, parce que le besoin de logement l’emporte sur la voiture pour le moment», indique Saïd B, 40 ans environ.

Contrairement à ce jeune homme qui cherche à revendre son véhicule après 3 mois seulement, et ce rien que pour se préparer au payement de la facture AADL qui devra intervenir au mois de septembre prochain, si tout va bien, Salim, plus aisé mais surtout plus malin, met en vente son véhicule 207 HDI, année 2010 et n’est nullement pressé de vendre. «Le prix du marché des voitures d’occasion a augmenté, au même titre que les voiture neuves», dira-t-il avant d’ajouter son argument par la cessation des importations de voitures neuves.

De ce fait, les concessionnaires automobiles et revendeurs changent de politique et de vision commerciale, afin de vendre le produit qui, au plus offrant et d’autres, rien que pour liquider avant de faire face aux urgences, notamment la question des logements AADL qui, malgré les prix symboliques, ce sont des milliers de bénéficiaires qui ont recours à s’endetter. «J’ai emprunté une somme de 50.000 Da à un ami, mais tenant compte de sa situation financière, sociale et familiale, j’ai décidé d’effacer la dette, afin d’aider Omar à sortir de la précarité sociale et professionnelle», souligne Fatiha, cadre dans une entreprise commerciale publique, qui a fait de sa créance un don au nom de l’amitié et de la solidarité entre Algériens.

Dans le même contexte économique et sociale, des centaines d’employés ont peur de perdre leurs emplois, depuis l’exigence du ministère du Commerce qui a pensé utile d’aller vers la régulation du marché de l’automobile, à travers la mise en place de nouvelles lois et de mécanismes de délivrances des licences d’importation sur des critères bien définis depuis quelques mois. «Nous ne savons plus à quel saint nous vouer. L’entreprise risque d’arrêter les importations de voitures et nous remercier ensuite, après une décennie de services louables que nous avons rendus», regrette Hamid, 45 ans, agent commercial.

Connaissant une situation de stand by, le marché de l’automobile continue à se tailler la part du lion dans ce secteur formel ou informel, qui cherche sa place réelle, dans un cadre régulé et réglementé. Le rêve du logement décent préoccupe de plus en plus les Algériens.