Kadhafi s’en sort plutôt bien à l’issue du 17e sommet de l’UA. Les chefs d’états africains réunis en sommet à Malabo, en Guinée équatoriale, ont considéré vendredi 01 juillet que le leader libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis septembre1969, devait être écarté des négociations pour sortir son pays de la crise. Toutefois, l’Union africaine refuse de lâcher définitivement le despote libyen.
« Kadhafi ne doit pas participer au processus de négociation », a affirmé à l’AFP l’algérien Ramtane Lamamra, Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union Africaine, en citant le document final approuvé par le 17e sommet de l’UA, après plusieurs heures de tractations.
Les chefs d’états se sont mis d’accord sur un « accord-cadre », selon M. Lamamra.
Ce document doit être soumis par les médiateurs de l’UA -Afrique du Sud, Congo, Mali, Ouganda, Mauritanie-, « aux parties libyennes à savoir le gouvernement de la Jamahiriya libyenne et le Conseil national de transition », selon cet accord.
« C’est un grand succès. Cela a été long mais c’est sain. Tout le monde a pu donner son avis », a ajouté M. Lamamra, qui n’a pas voulu faire de commentaire supplémentaire, une conférence de presse sur le sujet devant avoir lieu dans l’après-midi du vendredi.
Parmi les propositions figurent notamment un cessez-le-feu immédiat, l’accès humanitaire ainsi qu’une transition avec des élections démocratiques, selon une source proche de l’UA.
Selon cette source, la « transition doit être consensuelle et inclusive, c’est à dire que toutes les parties, dont Kadhafi, doivent être d’accord et pouvoir participer ».
Le dossier libyen est au centre des discussions du sommet qui se termine vendredi. Les chefs d’Etat n’avaient pas réussi à adopter une position commune jeudi, se séparant à 1h du matin (00H GMT) entre jeudi et vendredi sans avoir trouvé un accord.
Vendredi, ils ont encore discuté plusieurs heures pour arriver à un accord. Selon une source diplomatique, « 25 orateurs ont pris la parole » pendant les débats « qui ont été chauds ».
« Tout le monde (à l’UA) est d’accord sur le départ de Kadhafi. Certains le disent publiquement, d’autres pas », avait estimé jeudi à Malabo Mansour Sayf Al-Nasr, coordinateur en France de la rébellion, le Conseil national de transition (CNT). Toutefois, de nombreuses délégations se refusaient à lâcher Kadhafi, grand bailleur de fond de nombreux pays africains, mais aussi « par solidarité pour un pair », selon un diplomate vendredi.
Au pouvoir depuis septembre 1969, le colonel Kadhafi fait face à une rébellion depuis février 2011.