Le Syndicat des chauffeurs de taxi collectif, affilié à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) menacent de reprendre le mouvement de grève si la tutelle ne prend pas en charge leurs doléances soulevées depuis trois années et dont la principale revendication concerne l’augmentation des tarifs appliqués actuellement de 20%.
Les représentants de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi insistent en effet sur cette revendication qui est la révision de la tarification de 20 DA appliquée depuis 1996.
Il y a lieu de noter que lors d’une réunion avec le directeur des transports de la wilaya d’Alger, tenue le 1er avril, ce dernier «a refusé toute augmentation du prix actuel». Ainsi, les chauffeurs de taxi collectif ne décolèrent pas, particulièrement après l’augmentation ayant touché nouvellement le transport public allant de 20 à 25%.
Les 800 chauffeurs que compte la capitale évoquent également d’autres contraintes qui les encouragent à reprendre le mouvement, notamment le harcèlement policier, le manque criant de stations, l’insécurité et les agressions, des revenus en baisse, des impôts sans cesse en hausse…
Cependant, l’UGCAA s’oppose catégoriquement à cette grève. Contacté par Le Temps d’Algérie, le porte-parole de l’UGCAA, M. Boulenouar, évoque plusieurs raisons, notamment le manque d’organisation au sein de la représentativité du syndicat.
«Il y a au moins trois associations et syndicats représentant les chauffeurs de taxi collectif et chacun d’entre eux a une plateforme de revendications différentes et au lieu de travailler pour un seul objectif, chaque organisation oeuvre pour casser le mouvement de l’autre.
Ce qui est vraiment regrettable», explique M. Boulenouar. Par ailleurs, il estime que le choix de la date du lancement d’un tel mouvement n’est pas propice, alors que les responsables doivent être en congé annuel. «Il faut attendre la rentrée scolaire pour qu’une telle initiative ait un impact», selon lui.
M. Boulenouar n’a pas caché, par ailleurs, son mécontentement des pratiques de certains taxieurs qui «ne respectent aucune réglementation et n’hésitent pas à arnaquer les clients, en appliquant des tarifs exagérés». Selon lui, ces pratiques ternissent l’image de marque des taximen et constituent un obstacle pour la prise en charge de leurs doléances.
Il ajoute dans le même sillage que des centaines de plaintes de citoyens arrivent à leur niveau de façon quotidienne. Les représentants de l’UGCAA n’ont pas l’intention donc de soutenir le mouvement de protestation des chauffeur de taxi tant que ces derniers n’affichent pas la bonne volonté de se réorganiser.
Samira A.