Alger connaîtra une seconde vie, aura une meilleure qualité de vie, un territoire où il fait bon vivre, et ce, grâce à l’opération de réhabilitation de son vieux bâti. L’urgence d’une rénovation en profondeur des quartiers en difficulté a conduit le gouvernement à adopter un programme sans précédent.
Le programme de réhabilitation du vieux bâti à Alger porte sur 55.302 logements répartis sur les 14 communes du centre-ville et les 792 immeubles actuellement en cours de réfection de la première phase d’un ambitieux projet de rénovation urbaine dans les grandes villes du pays. C’est le président Abdelaziz Bouteflika qui a ordonné cette grande opération de rénovation urbaine après avoir constaté, lors de ses déplacements dans de nombreuses wilayas, l’état de délabrement avancé de plusieurs immeubles datant de l’ère coloniale.
Le défi étant, selon des urbanistes, de redonner à ces constructions « leur cachet initial ». La rénovation consiste aussi à refaire les façades ainsi que l’étanchéité et la toiture tout en procurant un soin particulier aux balcons, ornés de gorgones, sirènes et autres motifs décoratifs chers au style baroque. Dans la wilaya d’Alger, 120.000 vieilles bâtisses, dont certaines construites il y a trois siècles, sont sur le point de subir une opération de diagnostic pour être expertisées. Le centre historique et d’autres communes qui sont concernées, sont en attente de réhabilitation. Des quartiers anciens situés à Sidi M’hamed, Hussein Dey, El Harrach ou encore Bab
El Oued subissent des opérations de réhabilitation lancées en février 2014 pour la remise en l’état de 792 immeubles vétustes à usage d’habitation. Et, une fois ces travaux achevés, habitants et visiteurs pourront à nouveau contempler une capitale qui a repris « des couleurs et ses anciennes formes » architecturales.
Alger, qui aspire à devenir une capitale de statut méditerranéen, accompagne ces travaux de réhabilitation par d’autres actions comme le réaménagement des trottoirs et la remise au point de l’éclairage public pour une enveloppe financière de 1,393 milliard DA.
Rien que dans les communes du centre-ville, 1.433 immeubles de 22.859 logements ont besoin d’être rénovés et consolidés dont 792 immeubles de 13.791 logements étaient en cours de réhabilitation mi-2015. Le coût de l’opération est de sept milliards DA avancés à hauteur de 5 Mds DA par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, alors que la contribution financière de la wilaya d’Alger est de 2 Mds DA.
C’est le prix à payer pour que des boulevards de la capitale qui portent les noms d’illustres héros de la guerre de Libération nationale comme Larbi Ben M’hidi, Hassiba Ben Bouali ou encore le colonel Amirouche puissent à nouveau être la fierté des Algérois.
Néanmoins, tous doivent patienter, car les chantiers n’ont enregistré que de faibles taux d’avancement hormis ceux situés à proximité de la Grande-Poste, de la rue Abdelkrim-Khettabi ou encore de la place Emir Abdelkader sur la rue Larbi-Ben-M’hidi. En plus des entreprises algériennes, certains chantiers sont pris en charge par des opérateurs espagnols et italiens pour déployer leur savoir-faire et leur expérience dans la rénovation urbaine et la réhabilitation d’immeubles vieux de plusieurs siècles.