La réforme scolaire, engagée depuis quelques années, a traîné derrière elle tout un changement. Outre l’importance du volume horaire, la charge des manuels et des cahiers a doublé. Parler de l’impact de cette charge sur le dos de nos enfants aujourd’hui revient à considérer que la question exige une prise en charge urgente.
C’est ainsi que les parents d’élèves interpellent les services concernés pour équiper les classes en casiers personnels pour chaque élève. Cette mesure a été annoncée il y a deux ans par les responsables du secteur de l’Education de la wilaya, mais à ce jour, rien n’a été fait.
La direction de l’Education avait même déclaré en 2011 que certains établissements scolaires répartis sur le territoire de la wilaya devraient être dotés de casiers. Les casiers permettent aux enfants et notamment les élèves du primaire de laisser leurs cartables à l’école à midi et minimiser leur souffrance.
Chargés d’une dizaine de livres et autant de cahiers, les cartables des écoliers deviennent de plus en plus lourds. A titre d’exemple, pour un élève en 3ème année primaire, dont la moyenne d’âge est de 8 ans et le poids entre 25 et 30 kilos, le cartable contient 11 livres et une douzaine de cahiers et avec la trousse pleine de stylos, crayons et matériel de dessin entre autres, le poids du cartable est estimé à six kilos, soit le quart du poids de l’écolier.
Cependant, le poids d’un cartable ne devrait, en aucun cas, dépasser 10% du poids de l’élève au risque de provoquer de graves déformations de la colonne vertébrale. Maux divers, déformations à long terme de l’ossature de l’enfant en pleine croissance et parfois mal nourri, essoufflement, fatigue…, telles sont entre autres les conséquences contre lesquelles les médecins mettent en garde.
En 2008, le ministère de l’Education avait promis de pourvoir toutes les classes du cycle primaire de casiers. Une solution qui devait permettre aux élèves de n’emporter chez eux que ce dont ils ont besoin. Quatre ans plus tard, les dos de nos écoliers continuent à supporter le poids d’un cartable lourd.
Pour ces jeunes écoliers le trajet quotidien vers l’école est un supplice. Une souffrance qui a poussé certaines mères à accompagner quotidiennement leurs enfants à l’école pour soulager leurs douleurs en faisant le porteur de cartable. Dans ce cadre 224 cas de déformation de la colonne vertébrale chez les élèves ont été recensés par les médecins des unités de dépistage et de santé scolaire en 2010.
En 2011, le nombre des déformations de la colonne vertébrale parmi les écoliers a progressé par rapport à 2010 pour atteindre 601 cas à Oran. Près de la moitié des enfants atteints sont dans le cycle moyen contre 19,3% pour le cycle primaire. Cette lourdeur des cartables semble affecter aussi les capacités d’assimilation des élèves qui se fatiguent rapidement et n’arrivent pas à suivre leurs cours.
Mehdi A