Suite au démantèlement d’un dangereux réseau ayant des liens avec des terroristes affiliés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), en activité sur le tracé frontalier algéro-tunisien, le Jeune Indépendant a pu recueillir d’importantes informations sur le réseau, sa composition, les types d’armes acquis par les terroristes, d’origine algérienne et tunisienne, depuis la Libye et, surtout, sur les plans diaboliques que les réseaux projetaient de mettre à exécution sur le territoire algérien. En voici les détails.
Avant de parler du réseau proprement dit, il convient de rappeler qu’en tout, cinq individus ont été capturés vivants lors du traitement de cette affaire, diligenté par les enquêteurs de la section de recherches de la Gendarmerie nationale d’Annaba. Il s’agit de trois Algériens et de deux Tunisiens. Ces grands trafiquants d’armes et de carburant ont tenté, cette fois-ci, avec la collaboration d’un réseau terroriste établi en Libye, d’acheminer un armement de guerre vers le territoire algérien, le destinant à des groupes terroristes en activité en Algérie.
Des armes à feu de type snipers, mais aussi des jumelles infrarouges, au nombre de 30, ont été saisis lors de cette opération menée par les gendarmes de la section de recherches d’Annaba, la deuxième du genre après celle effectuée à Ben Aknoun, à Alger, faut-il le rappeler. Le fil de cette affaire remonte au 13 mars dernier, jour où les gendarmes enquêteurs avaient reçu des renseignements importants faisant état de la présence d’un groupe de trafiquants d’armes (Algériens et Tunisiens) ayant des liens avec un groupe terroriste, dont le réseau en question avait introduit en territoire national un important lot d’armement en provenance de Libye, via la localité de Sakiet Sidi Youssef (Tunisie). Partant de ces renseignements, les gendarmes ont pu localiser et infiltrer ce groupe de trafiquants d’armes, ce qui leur a permis, par la suite, de récupérer, par étapes, 25 carabines, dont 15 dotées de lunettes.
Poursuivant leurs investigations et en vertu d’une autorisation d’extension de compétence, les gendarmes enquêteurs ont interpellé, il y a quatre jours, à hauteur de la commune de Haddada (Souk Ahras), les Tunisiens B. R., 46 ans, et Z. A., 21 ans, en situation irrégulière, en possession de cinq autres carabines de même calibre. Le même jour, à 19h50, la perquisition effectuée par les gendarmes de cette unité, renforcés par ceux du groupement territorial de Souk Ahras et des gardes-frontières de Taoura, au domicile du dénommé K. D., 37 ans, dans la commune de Haddada, a conduit à son interpellation et à la saisie d’une paire de jumelles, de 3 350 litres de carburant et de la somme de 1 679 000 dinars algériens et 14 100 dinars tunisiens.
Par ailleurs, les gendarmes enquêteurs ont saisi au domicile parental, dans la même commune, d’un autre acolyte qui demeure en fuite, 558 litres de carburant. Les cinq mis en cause ont été présentés, hier, devant le procureur de la République près le tribunal d’Annaba, puis devant le juge d’instruction près le même tribunal, pour les chefs d’inculpation d’association de malfaiteurs, de contrebande d’instruments d’optique servant à équiper des armes à feu, de détention et commercialisation d’armes prohibées et d’équipements sensibles, d’immigration clandestine et de soutien au terrorisme. Ils ont tous été placés sous mandat de dépôt.
S. A.
