Les candidats évoquent sa révision dans leurs programmes électoraux, quelle constitution pour les algériens après le 17 avril ?

Les candidats évoquent sa révision dans leurs programmes électoraux, quelle constitution pour les algériens après le 17 avril ?

La Constitution algérienne est «imparfaite» dans son contenu, à telle enseigne que les prétendants à la magistrature suprême soulignent tour à tour sa révision comme un impératif de l’heure qu’ils insèrent dans le lot dans leurs promesses et engagements mis en évidence en ces temps de campagne électorale.

A partir de Tlemcen, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne de Bouteflika, placera la révision de la loi fondamentale comme chantier prioritaire du président-sortant. Un chantier à travers lequel il est gagé «de consolider au mieux les libertés démocratiques», a préconisé, entre autres, l’ex-Premier ministre.

Avant l’étape de Tlemcen, Abdelmalek Sellal avait déjà soutenu à Adrar que «le candidat Abdelaziz Bouteflika apportera des amendements importants à la Constitution pour permettre l’élargissement des prérogatives des représentants du peuple au sein des Assemblées élues, s’il est réélu».

Bouteflika :une révision avant la fin de l’année

Abdelmalek Sellal avait tenu à préciser que cette révision constitutionnelle pourrait intervenir avant la fin de l’année avec la participation de l’ensemble de la classe politique et dans l’objectif «d’asseoir les fondements d’une véritable démocratie participative permettant l’édification d’un Etat de droit répondant aux aspirations de tous les Algériens».

A noter que dans la prochaine mouture de la Constitution telle que souhaitée par Abdelmalek Sellal, il n’est pas question d’un poste de vice-président de la République, comme relayé auparavant par plusieurs médias.

Pour sa part, le candidat Ali Fawzi Rebaïne, président de Ahd 54 et postulant pour la troisième fois à la magistrature suprême, inclut la révision de la Constitution dans son programme électoral. Rébaïne évoque ce qu’il qualifie de «contradictions contenues dans l’actuelle Constitution», lesquelles se traduisent sous forme «d’ingérence du pouvoir exécutif dans les prérogatives du pouvoir législatif et judiciaire».

Le candidat Ali Fawzi Rebaïne conçoit comme une «anomalie» le fait de légiférer par ordonnance présidentielle pendant la période des vacances de l’APN ainsi que durant l’intervalle de deux sessions parlementaires. Il se dit également contre les décrets d’application et autres arrêtés ministériels qui sont de nature «à geler les textes de loi votés par les institutions législatives», inscrit-il dans son programme électoral.

Belaïd souhaite un débat général

La révision de la loi fondamentale figure également parmi les promesses électorales du candidat libre Ali Benflis. Dans un meeting qu’il a animé à Blida, il soutenu que son approche en la matière peut s’étaler sur une année et demie.

S’il est élu, Benflis promet une Constitution qui garantira «l’élargissement des prérogatives du Parlement et des députés ainsi que la réforme de la justice et de la Cour des comptes».

Dans son programme électoral, Benflis soutient qu’une fois amendée, la Constitution qu’il propose sera adoptée par voix référendaire, cela bien sûr s’il accède au Palais d’El Mouradia.

La Constitution algérienne devra être amendée, affirme pour sa part le candidat Abdelaziz Belaïd dans l’un de ses meetings.

Il précise toutefois que les amendements à retenir doivent constituer le résultat d’un «débat général avec la participation de toutes les franges de la société pour édifier un Etat moderne et fort».

Une révision radicale préconisée par Hanoune

Menant sa campagne électorale autour de ce qu’elle qualifie de nécessité de fonder une deuxième République, Louisa Hanoune, candidate du PT pour la prochaine présidentielle s’engage, si elle est élue, à opérer une révision radicale de l’actuelle Constitution algérienne quelle soumettra par la suite à un référendum.

«Je m’engage à opérer une réforme radicale de la Constitution afin de garantir à tous les Algériens et aux politiciens particulièrement un réel exercice politique, en excluant toute forme de discrimination qui puisse nuire à la gestion des institutions», a-t-elle affirmé lors de son intervention à Chlef dans le cadre de la campagne électorale.

On retiendra par ailleurs que Moussa Touati, le candidat du FNA pour la présidentielle du 17 avril, est le seul parmi les six postulant à taire ses intentions concernant le projet de révision constitutionnelle.

Karim Aoudia