L’exercice politique, la démocratie participative et le rôle des zaouïas ainsi que la lutte contre la corruption ont constitué les principaux thèmes évoqués mardi, au neuvième jour de la campagne électorale, par les candidats et leurs représentants à l’élection présidentielle du 17 avril.
La candidate du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui s’est exprimée à Médéa contre une période de transition a fait part de son engagement à « assainir » l’exercice politique, en mettant notamment le politique à l’abri de l’influence de l’argent.
« Nous avons, en revanche, besoin d’une IIème République qui protège les droits des citoyens, poursuive le processus de paix et qui combatte toutes les formes de désespoir chez notre jeunesse », a-t-elle souligné lors d’un meeting à Ksar El Boukhari.
Selon Mme Hanoune, le peuple a été « complètement ignoré » lors de l’adoption des politiques menées par les pouvoirs publics, promettant, dans le même sillage, d’ »assainir » la pratique politique, à travers la « séparation du politique et de l’argent ».
La candidate du PT a plaidé, en outre, pour la révision de toutes les lois, dont celle relative aux élections et mis en garde contre un scrutin « non transparent », espérant que la « majorité s’exprime » le jour J afin que « le changement s’opère de manière pacifique ».
De son coté, Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, a déclaré que la démocratie participative à laquelle aspire le président sortant dans son programme électoral, vise à introduire de nouvelles méthodes dans la gestion locale à même de permettre aux citoyens d’être partie prenante dans le développement de leur localité.
Lors d’un meeting à Souk Ahras, il a précisé que cette nouvelle approche a pour objectif de faire participer l’ensemble des citoyens à tout ce qui touche au développement de leur commune ou wilaya et contribuer, ainsi à l’amélioration de leurs conditions de vie. Il a souligné, à ce propos, que le président candidat « s’est présenté pour un nouveau mandat, non pas parce qu’il s’attache au pouvoir, mais avec le seul et unique souci de poursuivre l’œuvre qu’il avait déjà entamée et instaurer un Etat fort et démocratique au sein duquel le peuple algérien sera uni, solidaire et où toutes les injustices et les inégalités seront bannies à jamais ».
De son côté, le candidat du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a mis en exergue à Laghouat, le rôle « prépondérant et salutaire » des zaouïas dans « la préservation de la religion et de l’identité nationale.
Lors d’une activité de proximité consacrée à la visite de deux zaouïas de cette wilaya, en l’occurrence la zaouïa de Sidi Attalah (commune de Tajmout) et celle de Tijanya (commune de Aïn Madhi) où il a rencontré les notables de la région et les cheikhs de ces deux lieux de culte, il a appelé à éloigner les zaouïas des « enjeux et convoitises d’ordre politique ».
Lors d’un meeting à Metlili, dans la wilaya de Ghardaïa, Abdelaziz Belkhadem, représentant du candidat Bouteflika, a appelé, quant à lui, les jeunes à préserver et consolider la cohésion sociale entre les habitants de la région pour déjouer toute tentative de division du peuple algérien.
Il a appelé, notamment, les jeunes à s’imprégner de la philosophie de la révolution du premier novembre 1954 qui a réussi grâce à « l’unité du peuple algérien », rappelant que le colonisateur a tout fait pour créer une division entre le nord et le Sahara. « Nous sommes un peuple uni par le sang des martyrs et sommes prêt à défendre l’intégrité territoriale de notre pays », a-t-il dit à ce propos.
Pour sa part, le candidat indépendant, Ali Benflis, a focalisé son discours sur la lutte contre la corruption, en s’engageant à « instituer un pacte national » de lutte contre ce fléau, s’il venait à être élu. « Si vous m’élisez président de la République, j’instituerai un pacte national de lutte contre la corruption en vue de renforcer le contrôle des dépenses publiques », a-t-il affirmé lors d’un meeting.
Insistant sur le fait que la corruption « est un mal qui ronge le pays », il a expliqué que ce pacte sera suivi de mesures favorisant un contrôle permanent des dépenses publiques auquel concourront plusieurs organes.