Une ambiance sereine régnait, hier, dans les centres d’examen de la capitale.
Les candidats accostés aux abords des centres d’examen affichaient une mine plutôt rassérénée.“Les sujets étaient abordables”, telle est la réponse qui revient tel un leitmotiv chez tous ceux interrogés par Liberté, hier, lors d’une tournée à travers plusieurs centres d’examen.
Devant le lycée Amara-Rachid, à Ben Aknoun, deux jeunes hommes, assis sur un banc public, qui devisaient tranquillement, ont estimé le sujet “plus ou moins facile”, même “s’il ne l’est pas au même degré de facilité que celui subi lors de l’examen blanc, il y a quelques jours au lycée”. Visiblement moins stressé, Mounir, longiligne et portant des lunettes rondes qui lui confèrent un look “intello”, a estimé que si le sujet d’arabe a posé quelques difficultés, il ne comptait pas beaucoup dans le calcul de la moyenne, puisqu’il est doté d’un coefficient à deux points. Cela dit, “je compte me reprendre pour mieux répondre lors des matières scientifiques”, a-t-il lâché.
Ce n’est point le cas pour les candidats des filières littéraires et de gestion, rencontrés devant le centre Mohamed-Chouiter (ex-Parc-des-Pins) dans la commune d’El-Biar. Adossés au mur d’enceinte, deux par deux, les candidats encore présents à 13 heures, diront n’avoir même pas effleuré le premier sujet se rapportant au poème attribué à Mahmoud
Derouiche, mais le problème s’est posé pour le sujet de droit qui ne correspondait pas à leurs attentes. “Nous nous sommes basés sur les derniers cours, mais la question qui a été posée, concernait un détail, juste une ligne que l’on n’a pas étudiée”, dira l’une d’elles, avec un air inquiet. Peut-on parler donc d’une question de seuil (âataba) ? “Non, pas encore, c’est trop tôt pour en juger. Ce sera à partir de demain, lors des sujets scientifiques”, rétorqueront les plus avisés d’entre eux. Même réponse des candidats rencontrés aux abords du lycée Bouamama à El-Mouradia, qui s’apprêtaient à passer l’épreuve des sciences islamiques. Un examen qui s’est déroulé sous haute surveillance et était assorti de rappels de risques encourus par les candidats tentés par la fraude. Mieux vaut rendre “la feuille blanche”, leur rappellera en ce sens, la ministre. Mais comme il fallait s’y attendre, cette première épreuve n’était pas sans soulever une polémique.
Le sujet était sur toutes les lèvres et a même été largement partagé sur les réseaux sociaux. Le texte en langue arabe pour les candidats des filières scientifiques, mathématiques et gestion comportait une erreur, disait-on, en précisant que, le poème du Libanais Nizar
Kabbani Ya chouaâra el-ard el-mouhtala (Ô poètes des terres colonisées) a été attribué, au poète palestinien Mohamed Derouiche. Aussi important qu’il soit, ce fait, qui apporte de l’eau au moulin des partisans du statu quo et autres réfractaires à la réforme engagée dans le secteur, force est de constater que peu de candidats se sont rendu compte de cette “méprise”, jugée d’ailleurs, sans effet sur le déroulement des examens, ni sur le moral des candidats.
A. R