Les candidats à la fonction publique devront désormais présenter un test de dépistage négatif

Les candidats à la fonction publique devront désormais présenter un test de dépistage négatif

Dans un effort inédit pour freiner la propagation des drogues et des substances hallucinogènes en Algérie, le ministre de la Justice, M.Lotfi Bouzema, a présenté ce mardi 29 avril 2025 devant la Commission des affaires juridiques de l’Assemblée nationale, un projet de loi renforçant la prévention contre les stupéfiants. Parmi les mesures phares de ce texte figure l’obligation, pour toute personne souhaitant postuler pour un emploi dans la fonction publique – et même dans le secteur privé – de fournir une attestation médicale prouvant l’absence de consommation de drogues ou de substances psychotropes.

Cette disposition intervient dans un contexte de recrudescence des infractions liées à la drogue, malgré la rigueur du cadre législatif actuel. Selon le ministre, ce projet de loi vise à rétablir un équilibre entre prévention, traitement des addictions et répression des réseaux criminels. Il s’inscrit également dans la vision du président de la République pour une « Algérie nouvelle » intransigeante sur la protection de sa jeunesse.

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Le dépistage élargi aux écoles avec accord parental

Le projet prévoit aussi la possibilité d’effectuer des tests de dépistage dans les établissements scolaires, avec l’accord des représentants légaux des élèves ou d’un juge pour mineurs, tout en garantissant la confidentialité des résultats à des fins strictement médicales.

Par ailleurs, des sanctions renforcées sont introduites pour ceux qui exploitent les mineurs, les personnes handicapées ou les patients en traitement dans des activités criminelles liées à la drogue. Les peines peuvent aller jusqu’à 30 ans de prison, voire la réclusion à perpétuité ou la peine de mort si les faits entraînent la mort ou des atteintes graves à la santé publique.

Le texte prévoit également des outils juridiques pour le gel des avoirs issus de ce trafic, la publication des photos des suspects dans les affaires les plus graves, et des récompenses financières pour les dénonciateurs. D’autres mesures complémentaires incluent le retrait de la nationalité pour les étrangers condamnés pour trafic de drogues, et des suggestions parlementaires évoquent même l’élargissement des tests de dépistage aux candidats au mariage.

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Vers une stratégie nationale de lutte coordonnée

Ce projet de loi, bien accueilli par les députés présents, s’accompagne d’un appel à renforcer la sensibilisation via les secteurs de l’éducation, de la santé, des affaires religieuses, et de la jeunesse, ainsi qu’à améliorer les capacités de prise en charge des personnes en situation d’addiction, notamment à travers la création de centres de désintoxication spécialisés.

Une réforme ambitieuse qui pourrait marquer un tournant dans la politique antidrogue en Algérie.