Rien ne va plus dans les universités. Le malaise s’amplifie et risque de se prolonger. Hostiles aux nouveaux amendements aux statuts du professeur et du chercheur, proposés par le ministère de l’Enseignement supérieur, les enseignants des universités ont réussi à paralyser les campus.
Une grogne qui s’ajoute à celle des enseignants et des travailleurs de l’éducation nationale, ce qui donne à penser que tout le secteur de l’enseignement et du savoir en Algérie est malade.
Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a réussi à paralyser l’ensemble des établissements universitaires. Les enseignants ont été nombreux hier à répondre à l’appel de leur base, selon le coordinateur national de cette entité syndicale, Rahmani.
La communauté universitaire est en grève nationale depuis hier et ce pour trois jours, afin de réitérer leur revendications d’ordre socioprofessionnelles, notamment l’amélioration des conditions de travail au sein des universités.

Contacté par nos soins, Rahmani, coordinateur national du CNES s’est dit satisfait de la participation massive des enseignants au débrayage « l’appel à la grève ait reçu un écho positif », a-t-il estimé. « Toutes les universités ont suivi le mot d’ordre de 3 jours à l’échelle nationale. Nous espérons que la mobilisation sera de même pour les deux journées restantes », a souligné le coordinateur du CNES.
La principale cause de la grogne des enseignants-chercheurs est le rejet du nouveau projet de décret exécutif modifiant et complétant le décret exécutif relatif au statut particulier de l’enseignant adopté par le Gouvernement. Pour l’entité syndicale, cette grève est une riposte aux différentes promesses non tenues par la tutelle.
Le CNES reproche également au ministère d’avoir refusé de se pencher sur la plateforme de revendications qui lui a été soumise depuis de longs mois. Outre la révision du statut particulier de l’enseignant-chercheur, le CNES réclame une revalorisation salariale afin de garantir à l’enseignant universitaire un revenu digne de son rang, la « débureaucratisation » de l’université, la prise en charge du problème de logement des enseignants et la révision du système LMD qui a eu des conséquences néfastes sur l’enseignement universitaire.
Le conseil qui maintient sa session ouverte, se réunira samedi prochain pour adopter les décisions nécessaires dans la perspective d’une grève illimitée si la tutelle persiste dans son mépris des revendications légitimes des enseignants.
C’est lors de la dernière réunion du conseil national consacrée à l’examen de nombre de questions liées aux conditions de travail au sein de l’université que la décision relative à la grève a été prise.
Pourtant, le CNES avait pris part aux rencontres qui ont duré plus de six mois, avec le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique concernant la révision du statut particulier.
Le même syndicat a décidé, par ailleurs, de tenir une réunion de son conseil national en début de la semaine prochaine pour, rappelons-le, avec comme ordre du jour de d’adopter ou de rejeter la possibilité d’une grève illimitée.