Neuf ministres du gouvernement ne figurent pas dans l’équipe d’Abdelmalek Sellal. Certains ont été éjectés lors du remaniement opéré par le chef de l’Etat pour des calculs politiques, et d’autres pour leur mauvaise prestation au sein de leurs secteurs respectifs, et au final c’est le FLN qui est le grand perdant, ayant perdu bon nombre de ses ministres.
S’agissant des ministres FLN écartés de la nouvelle composante du gouvernement, la session du Comité central (CC) du vieux parti qui a vu la destitution de l’ex-secrétaire général du parti et ex-représentant personnel du président de la République, dont nombreux ministres ont annoncé le retrait de confiance à Belkhadem, serait la principale cause de leur départ décidé par Bouteflika.
Force est de souligner que nombre des membres du Bureau politique (BP) de l’ex-parti unique, en l’occurrence le désormais ex-ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia ainsi que l’ex-ministre de la Santé, Abdelaziz Ziari seraient farouchement opposés à l’élection d’Amar Saïdani à la tête de leur formation politique.
Du coup, ces deux ministres auraient payé pour leur opposition, quelques heures seulement suivant l’élection de Saïdani, donné comme proche du cercle présidentiel, au secrétariat général du parti.En termes de performances des ministres FLN écartés, le bilan est nettement catastrophique. En effet, malgré l’inauguration d’un nouveau moyen de transport, tramway, tant attendu à Alger, Oran et Constantine, cela n’a pas évité à Amar Tou d’être remercié.
Idem pour Rachid Harraoubia, à la tête du département de l’Enseignement supérieur, pendant plus d’une décennie, qui n’a cessé un moment de se vanter en communiquant des chiffres concernant le nombre d’étudiants que contient l’Université algérienne, puis les capacités d’accueil des cités universitaires, sans autant se pencher sur le classement de ladite université qui n’a malheureusement rien apporté à la recherche scientifique, en favorisant plutôt la primauté du quantitatif au détriment du qualitatif.Les Algériens qui ont poussé un grand «Ouf» lorsque Bouteflika a mis fin aux fonctions de Djamel Ould Abbès s’étaient retrouvés de nouveau face à un Abdelaziz Ziari, qui n’a fait qu’endurcir davantage la situation et apporter un lot de malheurs et de souffrances aux patients.
Outre la pénurie de médicaments destinés aux cancéreux, sous le règne de Ziari, des patients ne peuvent absolument pas se faire soigner au Centre Pierre et Marie Curie, par exemple, à moins de neuf mois d’attente. En effet, cette situation épidémiologique qui a régné dans ce département, a donné des airs à des barons de médicaments qui ont envahi le marché algérien de médicaments interdits en Europe, en plus de la persistance des contestations des acteurs du secteur même après le départ de Ould Abbès.
S’ajoute à ceux-ci, Rachid Benaissa, au règne du département d’Agriculture qui n’a pas évité au secteur de tomber aux mains des spéculateurs qui n’ont à aucun moment cessé de vider les poches du citoyen qui a toutes les peines du monde pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. En effet, malgré l’abondance du produit, les prix des viandes blanche et rouge étaient maintenus à des prix exorbitants, soit inaccessibles au simple fonctionnaire.
S’ajoute à cela, l’augmentation croissante de l’importation des céréales, dont la facture est de plus en plus lourde.S’il y a un ministre FLN qui fait exception de ce nouveau remaniement, c’est bel et bien, le ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi qui fait unanimité au sein du personnel de son département et le syndicat des postiers, dont un terrain d’entente a été trouvé pour le versement des arriérés de salaire en faveur de 30 000 fonctionnaires.
Quant au projet de G3, le retard causé dans son lancement serait dû à des ordres venant d’en haut.Le ministre qui n’a passé qu’une courte durée au sein de gouvernement de Sellal, est bien l’ex-candidat à la présidentielle de 2009 et désormais ex-ministre de la Communication, Mohamed Saïd, qui a été par le passé dans l’opposition avant d’en bénéficier de ce portefeuille. En effet, toutes les propositions du ministre pour réformer le secteur n’ont pas vu le jour, soit le dossier de la publicité, le métier du journaliste et la carte professionnelle.