L’élection présidentielle en Algérie est truquée et illégitime. C’est du moins ce que la coordination des partis qui ont boycotté ce scrutin présidentiel ne cesse d’affirmer. D’après les animateurs de ce mouvement politique, le taux véritable du boycott est estimé à 80 %. Pis encore, la situation politique du pays est très critique, ont estimé les leaders des partis ayant appelé au boycott de la présidentielle du 17 avril qui se sont réunis, samedi dernier à Alger.
Dans un communiqué rendu publique par les boycotteurs des élections présidentielles, le taux du boycott est estimé à 80% et que le taux de participation avancé par l’Etat algérien (51% ndlr) « ne pourra pas tromper le peuple » parce que « l’image du jour de l’élection a montré que les électeurs ont boudé les bureaux de vote ».
Selon Abderazzak Makri (MSP), Mohcine Belabbas (RCD), Mohamed Douibi (Ennahda), Soufiane Djilali (Jil Djadid), Lakhder Benkhelaf ( Adala) et Ahmed Benbitour, « le taux de boycott » des élections a atteint les 80 %. Selon eux, l’affluence faible dans les bureaux de vote, filmée par toutes les caméras présentes, est une preuve tangible de la «mascarade électorale». Dans leur communiqué de presse, les partis ayant appelé au boycott de l’élection présidentielle ont dénoncé la politique du pouvoir qui accuse « les boycotteurs de trahison » et vise à « semer la panique » dans le cœur des citoyens algériens.
Le front du boycott a indiqué que les choses sérieuses viennent de commencer et que les consultations politiques seront « élargies » pour associer tous les partis et les personnalités politiques de l’opposition. Il est à souligner, par ailleurs, que de nombreuses sources concordantes affirment que des contacts entre les partis boycotteurs et le candidat à la présidentielle Ali Benflis ont été noués et ce dans l’optique de construire un front commun de l’opposition. Des partis comme le MSP ou Jil Jadid seraient favorables à cette initiative. Mais pour l’heure, rien n’indique que le leadership de Benflis sera toléré. Ce dernier a annoncé officiellement sa volonté de mettre en place un parti d’opposition ou un mouvement politique structuré. Va-t-il pour autant faire alliance avec les boycotteurs d’hier ? Les jours à venir nous le diront…
O.S.