Les boycotteurs des législatives se démarquent de ceux qui y participent: “L’Icso est politiquement enterrée”

Les boycotteurs des législatives se démarquent de ceux qui y participent: “L’Icso est politiquement enterrée”

«L’Instance est devenue caduque du fait qu’elle s’est divisée en deux tendances totalement opposées.»

Comme il fallait s’y attendre, l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition(Icso) ne survivra pas à la première épreuve des élections. Après la sortie de Soufiane Djilali qui a demandé au MSP de quitter l’Icso, un groupe de personnalités de cette instance, estime à travers le communiqué sanctionnant la réunion tenue hier au siège du parti Jil Jadid à Zéralda que «l’Icso est désormais politiquement morte».

«L’Instance de concertation et de suivi de l’opposition(Icso) est devenue caduque du fait qu’elle s’est divisée en deux tendances totalement opposées. Il y a d’une part, une partie composée des partis de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd),(le MSP, RCD, le FJD et le mouvement Ennahda), qui a complètement abdiqué par rapport aux revendications exprimées dans la plate-forme de Mazafran et de l’autre il y a ceux à l’image de Jil Jadid, et d’autres personnalités et leaders de formation en attente d’ agrément comme le parti de Karim Tabbou et celui d’Ali Benouari, qui s’en tiennent aux principes de cette plate-forme», regrette le président de Jil Jadid, lors d’une conférence de presse conjointe organisée hier à Alger. Seule le président de Talaie El Hourriyet n’a pas répondu à l’invitation dudit groupe.

«La base sur laquelle a été construite cette instance a été complètement détruite», indique-t-on. Les conférenciers déplorent que «toutes les revendications de l’Instance comme l’élaboration d’une Constitution consensuelle, la mise en place d’une véritable instance permanente et indépendante de la gestion et la surveillance des élections, l’organisation d’une présidentielle anticipée, la dénonciation de la vacance du pouvoir, ont été mis de côté». Le MSP, qui s’est allié avec le Front du changement de Menasra, affiche son ambition de réintégrer le gouvernement, le FJD a fusionné avec Ennahda et le mouvement El Binaa, en a fait de même et le RCD n’a pas réagi à ces positions contradictoires de ses partenaires, a-t-il poursuivi.

«A la limite, on peut comprendre qu’un parti prenne part aux élections pour sa survie ou sous la contrainte, mais de là à projeter d’intégrer le gouvernement après les législatives du 4 mai prochain, relève d’une contradiction flagrante», a souligné Soufiane Djilali. Aux yeux du président de Jil Jadid, cela s’apparente à la normalisation de ces partis, qui sont totalement désarmés face au pouvoir, de surcroît acceptent, de fait, la politique des quotas. «Toute dénonciation de fraude par ces partis qui prennent part à une élection sans aucune garantie de transparence, sera sans effet sur l’opinion publique nationale», a-t-il indiqué. A travers leur conférence de presse, les boycotteurs veulent clarifier les choses et se démarquer des partis qui participent aux législatives.

Douze personnalités qui refusent l’utilisation des partis politiques ont signé un communiqué de démarcation commun. Il s’agit de Soufiane Djilali président du parti Jil Jadid, Karim Tabbou, fondateur de l’Union démocratique et sociale, un parti non agréé, Ali Benouari, président du parti non agréé, Nida El-Watan, et candidat à l’élection présidentielle de 2014, Amar Khababa, député démissionnaire du parti Al-Adala d’Abdallah Djaballah, maître Salah Debouz, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh), Salah Salhi, Samir Belarbi, un activiste du mouvement Barakat, Farid Mokhtari, président du Syndicat national du personnel de l’administration de la justice (Snpaj), radié, et Saâd Bouakba. Ce groupe en question est composé de partis et personnalités, de l’Instance de concertation et du suivi de l’opposition (Icso), qui ont opté pour le boycott des prochaines élections législatives. Par ailleurs, il est à noter que Ali Benflis a appelé récemment à la préservation de l’unité des rangs de l’opposition et le maintien de son Instance de suivi (Icso).