Les Bourses européennes creusaient leurs pertes jeudi matin, en raison d’inquiétudes liées à la mise en place d’une taxe sur les transactions financières et d’une mauvaise conjoncture économique mondiale. En milieu de matinée, Francfort, Paris et Milan perdaient plus de 3%, Londres plus de 2%, mais les volumes d’échanges restaient faibles. Plus tôt, les places asiatiques ont également terminé dans le rouge, notamment à Tokyo, où l’indice Nikkei a clôturé en baisse de 1,25%, à son plus bas niveau depuis 5 mois, juste après le tremblement de terre, le tsunami et l’accident nucléaire de Fukushima.
Les valeurs financières continuaient de souffrir, notamment, du projet de taxation des transactions en Europe, défendu mardi par la France et l’Allemagne, une mesure qui pourrait peser lourdement sur l’activité du secteur.
Le secteur bancaire semblait également pâtir des inquiétudes de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur les liquidités des filiales des établissements européens aux Etats-Unis, révélées par le Wall Street Journal.
D’après le quotidien américain, la Fed craint que ces filiales ne puissent maintenir un niveau adéquat de liquidité, dans le cas où leurs maisons mères seraient contraintes à rapatrier brutalement des capitaux, affirme jeudi le Wall Street Journal.
La position de liquidités des banques étrangères aux Etats-Unis a fluctué de manière violente au cours des derniers mois, précise le quotidien économique, s’appuyant sur les données en possession de la Fed.
Les opérateurs s’inquiétaient également des indicateurs américains sur l’inflation, le chômage et le logement attendus cet après-midi, ce qui mine les perspectives des valeurs industrielles.
Pour des analystes, le marché est « inquiet car on table cet après-midi sur des mauvais chiffres aux Etats-Unis qui iraient dans le sens d’un essoufflement encore plus évident de la reprise économique ».
Selon l’un d’entre eux, deux grandes banques, Deutsche Bank et Morgan Stanley, venaient de revoir en baisse leurs attentes pour la conjoncture, exacerbant le mouvement de baisse.
Les valeurs minières, cruciales pour la Bourse londonienne, étaient également attaquées. Selon des courtiers, elles subiraient les craintes d’un nouveau resserrement de la politique monétaire en Chine, qui risquerait de freiner la demande de matières premières, alors que les investisseurs s’inquiètent déjà d’un ralentissement de la croissance mondiale.