Les boulangers tirent la sonnette d’alarme : Oran privée de pain hier

Les boulangers tirent la sonnette d’alarme : Oran privée de pain hier

Bon nombre de quartiers d’El Bahia ont été privés de pain hier et la pénurie risque de s’étendre pour ne pas dire s’aggraver, compte tenu des problèmes auxquels font face les boulangers.

En effet, la pénurie de pain qui a été enregistrée hier donc, à travers les quartiers de la ville d’Oran, est la sonnette d’alarme tirée par la corporation, pour interpeller les pouvoirs publics sur leur situation.



L’on apprend ainsi que des produits entrant dans la fabrication du pain ont connu une augmentation en ce début d’année en cours, ce qui a rendu difficile de maintenir le prix de cette denrée alimentaire de première nécessité, auquel prix (7,50 DA) insiste d’ailleurs les contrôleurs qui font irruption dans les boulangeries pour interdire le pain à 8,50 et à 10 DA.

Les boulangers quant à eux défendent leur croûte en dénonçant l’augmentation du prix de la levure qui passe de 2.800 à 3.300 DA le sac de 10 kg, ainsi que de l’améliorant qui a flambé à 50 DA/kg. Ces produits d’importation suivent le cours de la monnaie forte près de laquelle le dinar ne cesse de dévaluer.

L’autre problème soulevé par les professionnels, celui de la multiplication des contrôles qui font une forte pression à l’origine de la fermeture des boulangers pour protester contre cette pratique des pouvoirs publics au lieu «de nous aider à surmonter cette crise en nous subventionnant ces produits, ainsi que l’électricité, l’eau et les combustibles (gaz et mazout)», déplore-t-on.

Et pourtant, le pain vendu à la sauvette à 10 DA ne pèse pas plus de 150 g, alors que celui du boulanger respecte le poids conventionnel (250 g).

«Pourquoi ne s’acharne-t-on pas sur cette catégorie de revendeurs», s’interroge-t-on.

En effet, l’UGCAA qui soutient la corporation, tire la sonnette d’alarme sur cette pratique et le contrôle intempestif des boulangers qui trouvent un maigre bénéfice dans la vente du pain amélioré à 8,50 ou 10 DA.

«Contrôle qui n’obéit à aucune logique, semble être engagé par un cercle occulte pour dissimuler l’augmentation de la levure et l’améliorant», conclut-on.

Une rencontre se tiendra avec l’UCGAA, nous dira M. Maoued, pour prendre des décisions qui s’imposent, les services concernés et notre interlocuteur n’écarte pas d’autres actions, pour faire valoir les droits des boulangers.

A cet effet, une délégation de la fédération nationale des boulangers sera à Oran dans les jours prochains pour débattre de la situation.

Farah Hasni