La hausse que connaissent depuis le début de l’année en cours les prix des produits énergétiques relance la colère de la corporation des boulangers.
Lors d’une assemblée générale ordinaire du bureau de Tizi-Ouzou de l’UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), qui s’est tenue hier, les représentants des artisans boulangers ont tiré la sonnette d’alarme sur les difficultés qui minent leur filière en faisant état d’une hausse désormais insupportable des charges inhérentes à la production du pain alors que l’Etat insiste sur le maintien du prix de la baguette à son niveau actuel.
Selon le représentant des boulangers à l’UGCAA de Tizi-Ouzou, cette catégorie professionnelle « se dirige vers une asphyxie financière qui se traduit par la multiplication des cas de fermetures de boulangerie ». Ce malaise est justifié ainsi par la récente hausse des prix du gasoil et de l’électricité, ce qui réduit à néant la marge bénéficiaire des boulangers.
Les boulangers de Tizi-Ouzou évoquent une situation paradoxale à laquelle ils appellent le gouvernement à y remédier : « Alors que le pain est jeté à la poubelle, parce que son prix est dérisoire, sachez que les boulangers vivent sous le poids des dettes qu’ils accumulent afin de pouvoir continuer à faire fonctionner leurs commerces. » Face à ce dilemme, les boulangers tentent de convaincre l’opinion et les pouvoirs publics que la hausse des prix des produits énergétiques s’est répercutée directement sur leur corporation et suggèrent indirectement la hausse du prix du pain, une hypothèse que le gouvernement écarte catégoriquement, du moins à court terme.
Dans le même sillage, les représentants des boulangers au bureau de l’UGCAA de Tizi-Ouzou ont fait savoir qu’ « un expert comptable vient d’être engagé pour calculer dans le détail le prix de revient réel d’une baguette du pain en prenant en compte toutes les charges directes et indirectes des facteurs de production intervenant dans le processus de fabrication du pain.»