Dans un communiqué de l’Ugcca, résultant de deux réunions avec les professionnels, les mardi et mercredi derniers, les boulangers menacent de recourir à la grève au cas où leurs doléances ne seront pas prises en considération par les pouvoirs publics.
En effet, selon ces boulangers, le prix du pain doit augmenter pour atteindre au moins les 10 DA la baguette de 250 grammes. « Certes, le prix de la farine, 1997 DA le quintal n’a pas changé depuis 1996, mais tous les autres ingrédients ainsi que les charges sociales , ont doublé » lit-on dans ce communiqué, à l’exemple du sel qui est passé de 5 DA à 15 DA, la levure de 250 DA à 320 DA, l’huile de 63 DA à 120 DA, l’améliorant de 185 DA à 260 DA alors que l’électricité de 5 000 DA à 20 000 DA, tandis que les salaires et les charges sociales ont été multipliés par 3,5 de 4 000 DA à 18 000 DA.
Expliquant la mauvaise qualité du pain que l’on retrouve dans certaines boulangeries, les professionnels pointent du doigt les meuneries qui préfèrent produire de la farine supérieure en quantité. « La farine que l’on nous cède est de mauvaise qualité, ce qui se répercute sur la baguette»dit un boulanger d’El Attaf, en portant une part de responsabilité sur ces collègues du fait que les commis n’ont aucune formation « et il est très difficile de trouver sur la marché de la main d’œuvre des apprentis boulangers, le secteur de la formation professionnelle ne formant pas ce genre de métier » précise-t-il
Interrogé sur la disponibilité du pain sur les étals de la boulangerie, on nous expliquera que la présence d’un vendeur à longueur de journée occasionne des frais supplémentaires.
« Les transporteurs ont obtenu plus qu’ils n’en demandaient c’est à notre tour de nous unir pour faire pression sur les responsables bien que nous demandons le minimum» dit un autre boulanger.
En fin de compte, il n’y a que le consommateur, le plus démuni, qui va se retrouver une fois de plus dans le pétrin.
Abdou Kreddaoui