Ce week-end il y a eu des élections en Pologne, en Haïti, en Côte d’Ivoire, en Argentine, mais aussi au Guatemala où un comique a été élu.
Ce n’est pas un jugement de valeur, c’est effectivement un collègue à vous, Frédérick Sigrist, qui a été élu. Et plutôt bien, en plus : avec 70% des suffrages des Guatémaltèques ! Il s’appelle Jimmy Morales. Y’a de l’avenir dans la profession !
Le quotidien Prensa Libre, dans son éditorial, est très dur : « Tous les présidents élus depuis le retour de la démocratie il y 30 ans se sont vautrés dans les abus de pouvoir. Mais les Guatémaltèques, eux, continuent de voter en masse. C’est un avertissement pour le président élu : il faudra gouverner autrement ».
Cela dit, la vraie surprise électorale est argentine ce matin et c’est le quotidien La Nación qui la résume le mieux : « il y aura un second tour ! ». Pour la première fois de leur histoire, les Argentins devront élire leur président au second tour. Le quotidien Clarín, lui, remarque que les résultats officiels ont été publiés avec 6 heures de retard. Un scandale, selon lui, qui montre bien le désarroi du pouvoir alors que le candidat officieux Daniel Scioli est arrivé second, alors que tous les sondages le donnaient largement en tête.
Enfin, j’ai choisi la « une » d’hier du Sunday Times de Johannesburg : la photo d’un Springbok, les mains sur la tête, de dos, sous la pluie, avec ce titre : « Cœurs brisés ». L’Afrique du Sud pleure son élimination de la Coupe du monde de rugby.
En Algérie, les boulangeries ferment les unes après les autres
En cinq ans, près de 3 000 boulangeries algériennes ont fermé boutique sur un total de 20 000. Rien qu’à Alger, il n’y a plus que 910 boulangeries, alors qu’il en faudrait 1 500 pour répondre à la demande. Résultat : des files d’attente au moment des fêtes, comme pour l’Aïd, fin septembre, et des clients qui achètent à l’avance des dizaines de baguettes, ce qui accélère évidemment la pénurie.
Cette hécatombe est le résultat du blocage des prix du pain. En Algérie, le prix de la baguette est fixé par l’Etat : 7,5 dinars pour le pain normal. Or le prix de revient d’une baguette est de 13 à 14 dinars. Le calcul est vite fait : les boulangers perdent de l’argent. Comment font-ils pour s’en sortir ? Ils réduisent le poids de la baguette, ils la vendent sous le manteau plus cher : 10 dinars. Mais même comme ça, ils n’arrivent pas à s’en sortir.
Le problème, en fait, est dans la farine. Car la farine aussi est subventionnée. Encore faut-il qu’elle arrive chez les boulangers. La farine subventionnée est détournée par les grossistes avant même d’arriver chez les boulangers pour fournir les fabricants de biscuits tunisiens ou marocains qui profitent ainsi de prix imbattables.
Pour résoudre le problème, le gouvernement algérien a eu l’idée d’importer une farine qui ne peut servir qu’à faire du pain, la 3SF. Une farine mixte avec du son et de la semoule. Hurlement des boulangers : c’est une farine pour le bétail ou pour fabriquer de la colle ! En fait, pour acheter la paix sociale, l’Algérie subventionne les produits de 1ère nécessité, dont le pain. Ca fait plusieurs années qu’il n’a pas été revu à la hausse, ruinant les boulangers qui ferment boutique.
Or, en Algérie, le pain c’est sacré. La tradition veut qu’on l’embrasse avant de le jeter. C’est tout le paradoxe de cette situation ubuesque : comme le pain est bon marché, les Algériens en achètent trop en une fois et en jettent énormément après.