Détenues par l’Etat pendant des années avant de disparaître sous l’effet des difficultés d’ordre économique rencontrées par le pays à partir de la fin de la décennie 1980, les boulangeries industrielles vont être de nouveau opérationnelles.
Mais leur gestion échoira, cette fois-ci, au privé. La décision de relancer cette filière a été prise par le gouvernement au début de l’année dernière.
La première annonce qui a été faite dans ce sens, l’a été en février 2013.
Dans un entretien accordé au quotidien arabophone El-Khabar, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, annonçait la remise en service de la boulangerie industrielle de Corso qui appartenait jusque-là au groupe public Eriad, avec pour objectif de régler, une bonne fois pour toutes, le problème de la disponibilité du pain, notamment à certaines périodes et occasions comme l’été, l’Aïd el-fitr et l’Aïd el-kébir. Avec beaucoup d’optimisme, M. Benbada révélait que d’autres boulangeries allaient voir le jour progressivement un peu partout dans le pays.
Mais à quoi ressemblent ces boulangeries qui promettent de révolutionner la filière pain en Algérie ? Il s’agit de fabriques où l’on produit du pain en très grandes quantités. En France par exemple, toute entreprise qui traite au moins 5 000 quintaux de farine par an, utilise des fours d’au moins 30 mètres carrés, emploie au moins 20 salariés et vend au détail moins de 30% de sa production, est considérée comme une boulangerie industrielle.
Cependant, il n’existe pas de définition officielle pour ce genre d’entités. Comme chacun le sait, le pain est l’aliment de base par excellence de l’Algérien. Chaque jour, 48,6 millions de baguettes sont consommées, selon les responsables de la Fédération nationale des boulangers affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa).
Avec une telle demande, il ne faut pas s’étonner de voir les étals des boulangeries vides la plupart du temps. Pour les boulangers, le manque de main-d’œuvre et les faibles marges bénéficiaires auxquelles ils ouvrent droit ne sont pas faits pour leur permettre de mettre en place une offre suffisante et de qualité. Des problèmes qui ne risquent pas de se poser aux propriétaires des boulangeries industrielles qui entreront en service prochainement.
Le pain ne va plus manquer, promettent-ils d’ores et déjà. Mais qu’en sera-t-il de la qualité ? Les boulangeries traditionnelles disparaîtront-elles vraiment les unes après les autres avec la généralisation des «fabriques à pain» comme le pronostiquent certains ? Le prix de la baguette connaîtra-t-il une baisse ? Autant de questions qui méritent d’être posées.
K.I