Les bonnes idées pour une désintoxication de l’esprit social

Les bonnes idées pour une désintoxication de l’esprit social

par Benallal Mohamed *

«De même que je refuse d’être un esclave, je refuse d’être un maître. Telle est mon idée de la démocratie.» Abraham Lincoln

Dans notre contexte présent, la société algérienne découvre, par nature de vivre, de nouvelles fausses valeurs, des inanités et des ataxies qui sont portées au pinacle des réseaux d’échanges. le mérite et l’effort ne font plus partie de cette contrée, ce n’est pas la faute à Voltaire mais à celle de la rente pétrolière. Nous sommes devenus incapables de faire quoi que ce soit, en terme de « droits » sans que l’on ne soit épaulé par quelqu’un pour avoir un job, pour faire une grande affaire pour se faufiler entre les mailles du droit, en terme « d’obligations », le système nous a fascinés par son laxisme et son assise rentière…

Enfin, nous nous sommes transformés en des partisans du moindre effort, dans tous les secteurs de l’activité économique et dans tous les domaines sociaux.

Les coaches en intoxication de l’esprit ne manquent pas, ils sont prêts pour vous aider surtout à chasser les idées du bon sens qui ne riment pas avec la vie anormale de tous les jours . Les bonnes choses sont construites sur des principes de valeurs canoniques mesurables et respectables, malheureusement, ces principes ne font plus partie de ce monde où la matière chasse la vertu. Les bonnes choses de la vie humaine développent la positivité du caractère de l’attitude et du comportement de l’individu et de la société, la règle de droit, la morale, la juste valeur, la justice, l’ordre, la discipline, l’éducation, les sciences, les normes, les valeurs… vont synchroniquement avec.

Par «désintoxication de l’esprit» , il faut le prendre dans le sillon de ces objecteurs fascinés par l’instauration de la paix sociale via la rente pétrolière, pour des intérêts égoïstes d’oligarques. Il s’agit de faire le ménage dans tout ce fatras de croyances et d’idées reçues, fausses, bien entendu, que la routine, la paresse, les laxismes ont laissé s’incruster dans nos cerveaux depuis que le pétrole est devenu le concept paternaliste et nous ses petits enfants chéris et soumis, ne sachant rien faire, à part recevoir et consommer, sans fin. Autant dire qu’il s’agit d’un vaste chantier culturel pour changer d’une part ce système rentier. Il s’agit là d’un travail laborieux et long, que personne ne peut faire à notre place l’après pétrole commence par cette désintoxication de l’esprit rentier. Devant n’importe quelle cure de désintoxication, le malade (système) devrait être consentant pour son bien-être et sa mue pour sa pérennisation. Par conséquent, il faut qu’il admette le fait d’être compénétré, dépendant… et qu’il ait cette envie et ce besoin de se libérer de ce mal. Le « système » se trouve, actuellement, devant la chute des prix des hydrocarbures et les besoins, encore, plus importants, dans un état de crise avancé (sociale-économique, politique et culturelle). Le coach de ce système évite de bien voir et de se poser la question suivante : comment dois-je y faire et par quoi dois-je commencer à m’y prendre? Ce système négatif qui ne sait nager que dans le négativisme, a saisi, enfin, qu’il n’existait aucun coach en la matière, ni aucun programme, clés en main, car les compétences se font rares et la majorité de la matière grise s’est expatriée.

Ce système rentier avait l’art de faire prendre des vessies pour des lanternes, pendant que le pétrole faisait de nous, toute une histoire avec le sens des beaux mots propres à lui comme disait Confucius « Si j’étais chargé de gouverner, je commencerais par rétablir le sens des mots » où en est-on avec ‘Arfaa rassek ya Ba’ !.

Par conséquent, déformer le sens des mots n’est qu’une des stratégies visant à transformer nos jugements et nos raisonnements, dans un cadre où paix soit pour le social.

Avec le temps qui va, tout s’en va et à force de répétitions des mêmes mots, slogans …. Les mots peuvent changer de sens avec le temps et l’évolution du contexte. Lorsque le sens du mot n’est plus cartésien, les capacités de jugement se trouvent altérées. Il est utile, nécessaire et important de redonner le véritable sens aux mots, il est d’autant plus urgent de retrouver les mots justes, sincères et productifs pour que l’idée marche avec la parole que l’action devrait cristalliser en bien, en valeur, sur le terrain et en morale sur le climat social , alors là, la gouvernance, la démocratie et l’état de droit mènent la cadence synchronisée de la société où les valeurs, les normes, la morale, les règles reprendront place et lieu, dans une nouvelle culture de société de production, de justice et d’équité !.

*Ecrivain